LR et RN, bien bananés par le Conseil constitutionnel !

Le 11 avril dernier, par une décision fondamentale à la portée politique immense, le Conseil constitutionnel vient de mettre un terme aux délires droitiers (LR et RN) qui avaient cru pouvoir profiter du projet de loi immigration du gouvernement pour faire passer quelques-unes de leurs mesures scélérates en matière de droit des étrangers admis régulièrement sur notre sol.

Souvenez-vous : avec l’aide de LFI, devant l’Assemblée nationale la droite avait flingué le texte du gouvernement pourtant équilibré pour imposer ensuite au Sénat ses mesures réactionnaires et xénophobes avec là l’appui, à peine dissimulé, du RN. Ce faisant les partis de la droite française étaient allés jusqu’à piétiner nos principes fondamentaux plus que bi-séculaires tandis qu’à l’opposé, la gauche qui, elle, a définitivement perdu le peuple sur la question de l’immigration et de la préservation des valeurs civilisationnelles de l’Occident, se ridiculisait une fois de plus dans une naïveté de « no border » pathétiques. Bref, un paysage politique de déprime et de désolation.

On a commenté ici dans des articles précédents ces coups tordus de la droite au Sénat puis en CMP, ainsi que les niaiseries de la « gauche des portes grandes ouvertes ».

Au fond, tout cela ne traduit que le mépris de tous ces gens (des bons quartiers) pour les souffrances qui sont celles des classes populaires confrontées, elles, dans leur quotidien aux menées de conquête territoriale des islamistes et des communautaristes (les fameux territoires perdus de la République décrits depuis 20 ans au moins) auxquelles s’ajoute désormais le racisme inversé anti blanc (supposé dominant) qui rend le tout encore plus insupportable en transformant les victimes en bourreaux. Voir à ce sujet ici même les articles suivants qui posaient les termes du débat que le Conseil Constitutionnel, comme on va le voir ensuite (en point II), vient de clore avec pertes et fracas tant pour les salauds que pour les niais.

I – Pour se remémorer les termes du débat depuis l’automne

Voir :

II – La clôture du débat avec pertes et fracas par le Conseil constitutionnel le 11 avril dernier

Déjà ridiculisés par la décision du Conseil constitutionnel du 25 janvier 2024 qui pour des raisons procédurales (32 articles censurés car portant sur des mesures dont l’objet était étranger à l’objet du projet de loi et donc irrecevables en application de l’article 44 de la Constitution et de la jurisprudence du Conseil constitutionnel) a littéralement déchiqueté la loi sortie du Sénat puis de la CMP, nos partis de droite n’en avaient manifestement pas assez de cette première branlée pourtant déjà mémorable…

Il s’agissait depuis le début d’une batterie de mesures droitières réduisant les droits à prestations sociales des immigrés en situation régulière de manière très grave en imposant, pour que les droits à prestation puissent être ouverts, une durée de séjour régulier préalable sur notre sol extrêmement longue puisqu’elle serait de cinq ans.

Sur le fond, on a été parmi les premiers à dire, ici, qu’il n’y a pas, contrairement à ce que l’on ânonne à gauche, dans notre droit national ou conventionnel, de principe d’égalité entre le national et l’étranger présent régulièrement sur notre sol. La loi peut organiser les choses différemment entre les uns et les autres et les immigrés peuvent avoir moins de droits que les nationaux. Mais il ne faut pas, sauf à risquer l’inconstitutionnalité, que les droits fondamentaux de l’étranger en situation régulière, garantis par le Préambule de notre Constitution, soient vidés de leur portée par des mesures exagérées et non proportionnées aux différences de situation. En clair la préférence nationale, comme absolu, n’existe pas dans notre démocratie politique et sociale.

Tout est une question d’appréciation et de mesure : les droits de l’étranger régulier peuvent être plus réduits que ceux du national mais il ne faut pas que cette réduction vide le droit fondamental de sa portée sociale. De la sorte exiger 5 ans de présence préalable à l’ouverture du droit à une prestation sociale vide-t-il pour l’étranger régulier sur notre sol le principe fondamental de solidarité ? Aucune loi n’a jamais prévu une durée aussi longue et nul besoin d’être grand clerc pour anticiper ce qu’allait pouvoir être la décision du Conseil constitutionnel si on s’avisait d’aller le provoquer aussi gravement sur cette question.

Au surplus, comme ces mesures d’aggravation avaient été conçue par des buses incompétentes, elles étaient même prévues pour des prestations contributives c’est à dire des prestations pour lesquelles l’étranger comme le national cotise sur son salaire ou sur le revenu de son activité et doit donc bénéficier de suite des droits que cela ouvre…. On en envie de dire « Plus bête tu meurs ». C’est ce que vient de confirmer le Conseil constitutionnel dans sa dernière décision provoquée assez bêtement par nos buses droitières…

Manifestement, non contentes de la première branlée reçue le 25 janvier dernier pour un motif formel, nos droites radicalisées par des dirigeants au surplus incompétents, allaient provoquer une branlée encore plus mémorable sur le fond en s’imaginant pouvoir organiser un référendum d’initiative partagée reprenant et faisant donc valider directement par le peuple ce que les institutions républicaines leur refusaient. On se surprend à ricaner devant une telle ineptie et ça n’a pas manqué.

En effet, en application de l’article 11 de la Constitution toute proposition de loi proposant un référendum d’initiative partagée (RIP) doit faire l’objet d’un contrôle préalable du Conseil constitutionnel pour vérifier sa recevabilité et sa régularité : il n’ y a en effet que sur les ronds-points que l’on peut faire des RIC sans contrainte, ni contrôle. Dans la vraie vie d’une démocratie majeure et mature cela ne fonctionne pas comme cela.

Nos droites ayant repris sous le bras leurs mesures scélérates, leur texte de proposition de RIP a donc été soumis au Conseil constitutionnel comme le prévoit la constitution. Sa décision est tombée le 11 avril et avec elle la seconde branlée ; bref, il n’y a pas eu de « remontada » !

Le Conseil constitutionnel a vérifié pour ce projet de RIP le respect de la condition tenant à la conformité à la Constitution des dispositions de la proposition de loi référendaire.

Dans son analyse, il rappelle que les exigences constitutionnelles résultant des dispositions des dixième et onzième alinéas du Préambule de la Constitution de 1946, repris au Préambule de la constitution de 1958, impliquent la mise en œuvre d’une politique de solidarité nationale en faveur des personnes défavorisées.

A cet égard, si le législateur peut dans ce cadre prendre à l’égard des étrangers des dispositions spécifiques, il lui appartient de respecter les libertés et droits fondamentaux de valeur constitutionnelle reconnus à tous ceux qui résident sur le territoire de la République. Ils doivent cependant être conciliés avec la sauvegarde de l’ordre public qui constitue un objectif de valeur constitutionnelle. En outre, les étrangers jouissent des droits à la protection sociale, dès lors qu’ils résident de manière stable et régulière sur le territoire français.

Si les exigences constitutionnelles précitées ne s’opposent pas à ce que le bénéfice de certaines prestations sociales dont jouissent les étrangers en situation régulière sur le territoire français soit soumis à une condition de durée de résidence ou d’activité, cette durée ne saurait être telle qu’elle prive de garanties légales ces exigences.

C’est à cette aune que le Conseil constitutionnel a contrôlé l’article 1er de la proposition de loi. Modifiant plusieurs dispositions du code de la construction et de l’habitation, du code de la sécurité sociale et du code de l’action sociale et des familles, cet article prévoyait que les étrangers en situation régulière non ressortissants de l’Union européenne ne pouvaient bénéficier du droit au logement, de l’aide personnelle au logement, des prestations familiales et de l’allocation personnalisée d’autonomie que s’ils justifient d’une durée minimale de résidence stable et régulière en France ou d’affiliation à un régime obligatoire de sécurité sociale au titre d’une activité professionnelle en France.

Le Conseil constitutionnel juge ainsi que, en subordonnant le bénéfice de prestations sociales, dont certaines sont au demeurant susceptibles de présenter un caractère contributif, pour l’étranger en situation régulière non ressortissant de l’Union européenne, à une condition de résidence en France d’une durée d’au moins cinq ans ou d’affiliation au titre d’une activité professionnelle d’une durée d’au moins trente mois, les dispositions de l’article 1er portent une atteinte disproportionnée à ces exigences. Elles sont donc contraires à la Constitution et insusceptibles d’être proposées à la validation populaire par référendum.

La messe est dite et les cons droitiers ne prendront pas froid : les voilà habillés chaudement pour plusieurs hivers, y compris après 2027.

A cet égard une précision : que le peuple qui s’égare sur un vote RN ne s’illusionne pas, avec cette décision fondamentale c’est plié y compris après une arrivée en 2027 du RN au pouvoir présidentiel. Nos droits fondamentaux constitueront une barrière infranchissable, sauf à instaurer une dictature violant la Constitution et les droits fondamentaux qu’elle consacre.

Ainsi, la dame Le Pen, comme la dame Meloni déjà, sera bridée dans ses velléités de cochonneries anti étrangers car si elle peut tenter de sortir de la Convention européenne des droits de l’Homme cela restera sans effet puisqu’elle ne pourra pas tenter de sortir de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 (DDHC). Or, c’est bien sur cette DDHC purement française, comme le Conseil constitutionnel a eu la délicieuse perfidie de le rappeler, que se fonde sa décision du 11 avril dernier !

Alors la dame Le Pen, sauf à instaurer une dictature (ce qu’elle ne fera jamais) restera totalement démunie pour instaurer la préférence nationale qu’elle appelle de ses voeux très au-delà de ce que le législateur a pu déjà prévoir en matière de restrictions des droits à la protection sociale des étrangers en situation régulière sur notre sol (1). Donc, que le suffrage populaire ne mette pas ses espoirs et ne perde pas son temps avec des xénophobes incompétents.

En revanche, pour que républicains et démocrates sincères puissent, quant à eux, s’en délecter plus en détail et de manière complète, quasi jubilatoire par les garanties que la décision nous offre, voir ci-après le communiqué du Conseil constitutionnel :

https://www.conseil-constitutionnel.fr/actualites/communique/decision-n-2024-6-rip-du-11-avril-2024-communique-de-presse

Aucun média n’en parle de manière approfondie. Seraient-ils déçus ou n’auraient-ils rien compris au schmilblick ?

Va savoir…

Note de bas de page

(1) C’est ce qui avait conduit le candidat Zemmour en 2022 à proposer d’introduire dans notre droit la « préférence nationale » en révisant la Constitution et nos principes fondamentaux au besoin par un référendum présidentiel de l’article 11 de la constitution non soumis au contrôle préalable du Conseil constitutionnel à la différence du référendum d’initiative partagée.

Mais tout cela s’effondre désormais car, outre le coup d’Etat que représenterait une révision constitutionnelle par la voie de l’article 11 qui n’a pas été prévu pour cela, on sait désormais, depuis la décision du 11 avril 2024, que les mesures qu’impliquent la préférence nationale sont contraires à nos principes fondamentaux qui datent de 1789.

Double motif donc de refuser au besoin par toutes armes adaptées une telle ignominie que seule l’ignorance de la populace peut espérer voir prospérer par un référendum.

Très franchement pour nous, plus que jamais, Le Pen et consorts égaleraient Pétain.

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La traitrise, en trois lettres…

La première est un « L » et la dernière est un « I »…

Si vous avez trouvé vous avez le droit de lire le texte ci-après (en encadrés) de Laurent Joffrin, texte que je fais mien à la virgule près.

Vous aurez aussi le droit, avec nous, de fêter le 20ème anniversaire de la loi du 15 mars 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école et nous le ferons avec une superbe analyse de l’amie Catherine Kintzler publiée sur son blog Mezetulle.

Laurent Joffrin parle d’or

Le lamentable incident du lycée Ravel démontre la réalité du danger intégriste dans l’Éducation nationale et révèle, au passage, la complaisance d’une certaine gauche radicale.
Chef d’oeuvre de faux équilibre et de tartufferie : voici le message posté par la députée LFI Danielle Simonnet à la suite des incidents du lycée Ravel à Paris : « Si le proviseur du lycée Ravel a été menacé de mort sur les réseaux, les auteurs doivent être poursuivis. Aussi, une enquête doit être engagée. Le proviseur a-t-il frappé l’élève ? Le respect du non-port du voile ne justifie aucune violence. » Léger et double problème : après avoir demandé à une élève de retirer son voile au sein de l’établissement, le proviseur a bien été menacé de mort : le « si » est donc de trop ; et comme le précise Libération, la plainte de l’élève a été classée sans suite par le parquet pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Quatre phrases signées Simonnet, deux erreurs factuelles. Il est vrai que c’est tarif courant à LFI… 
Ainsi une députée de la République désavoue un proviseur qui ne faisait qu’appliquer la loi et suggère sans preuve qu’il s’est rendu coupable de violence sur une de ses élèves. Danielle Simonnet peut néanmoins crier victoire : craignant pour sa sécurité, le proviseur en question a quitté ses fonctions et fait valoir par anticipation ses droits à la retraite. Le score est sans appel, applaudi par LFI : islamisme – un ; République – zéro. 
Tel est la morale de l’affaire : en contradiction frontale avec les valeurs de la gauche, dont la laïcité est l’une des principales, une partie de la même gauche, radicale celle-ci, ne cesse de trouver excuses, alibis et justifications aux menées factieuses de l’islamisme en France. Incidents rares, conflits secondaires ? En aucune manière. Alors même que la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles à l’école fait l’objet d’un quasi consensus dans l’opinion et dans la classe politique, alors que la très grande majorité des familles musulmanes préfèrent respecter la loi, soit qu’elle l’approuvent, soit qu’elles choisissent la légalité, les enquêtes répétées sur la question montrent qu’une minorité activiste ne cesse de provoquer des conflits sur ce sujet, recourant sans vergogne à la menace, à l’intimidation et parfois à la violence physique. Quand ce n’est pas l’assassinat pur et simple, ajoutera t-on.
On connaissait les rapports du recteur Obin, fort éclairants sur ce point. Voici maintenant celui de deux sénateurs, Laurent Lafon et François Noël Buffet (LR et UDI), publié le 6 mars dernier. Trois chiffres sont éloquents, relevés dans Franc-Tireur par le directeur de l’Observatoire de l’éducation à la fondation Jean-Jaurès, Iannis Roder : sur une année scolaire, 58 500 enseignants du second degré ont été menacés, 17 200 bousculés ou violentés et 900 menacés d’une arme, le tout pour des motifs divers, où la contestation de la laïcité figure en bonne place. 
Autrement dit, les assassinats des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard ne sont pas des drames isolés, mais plutôt l’extrême manifestation d’un phénomène bien plus large. Les pouvoirs publics en prennent lentement conscience et l’Éducation nationale commence à réagir pour épauler les professeurs menacés.

Mais tant qu’une partie de la gauche, à LFI notamment, présente en milieu enseignant, continuera de nier le danger et de s’aveugler sur la menace islamiste, ces efforts seront gravement entravés.

La guerre contre l’obscurantisme doit commencer à l’école

Nous sommes en guerre contre l’islam radical car il nous l’a déclarée voulant abattre nos valeurs pour imposer les siennes, rétrogrades et sexistes et bien sûr en commençant par coloniser les jeunes esprits, à l’école, puisque c’est le début de tout comme le rappelle Catherine Kintzler :

https://www.mezetulle.fr/la-loi-du-15-mars-2004-a-20-ans-quelques-reflexions/

Cette guerre avec l’obscurantisme musulman est totale et sera sans merci.

On connait aussi les traitres qui sont parmi nous, dans nos rangs, affublés de leurs trois lettres immondes…

Outre la lutte contre l’obscurantisme, faisons payer nos traitres déjà dans les urnes à chaque occasion. Débarrassons nous-en en les renvoyant au stade groupusculaire qu’ils n’auraient jamais dû quitter sans la bêtise du peuple dit de gauche.

Avec cette engeance, la rupture doit être définitive et irrémédiable. Aucune alliance ne sera plus jamais possible, rien, même pas un strapontin. Il faudra savoir en tirer les conséquences quant à nos votes lors des prochains scrutins et c’est déjà très clair, plutôt le centre droit que les complices au fond énamourés de ceux qui nous assassinent !

Quant aux assassins eux-mêmes et tous leurs potentiels adeptes musulmans radicaux, on leur renverra la question de Voltaire, posée en exergue du blog Mezetulle, qui montre toute la barbarie qui est la leur puisque tout cela n’est qu’une sinistre construction « humaine », la leur qu’ils ont en propre comme une tache indélébile marque de débilité mentale :

« Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ? »
Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Fanatisme ».

Une seule réponse, une impitoyable intransigeance et pas un pouce de conquête possible !

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Immigration, suite : le pavé dans la mare !

On dira même volontiers le pavé dans la mare aux canards de la gauche « no border »…

Cette gauche « non-frontiériste » qui fait et refait, sans relâche, par une bêtise à pleurer, le lit du RN…

Tant et si bien que cette gauche est discréditée jusque dans sa critique de la loi immigration pourtant relookée de manière très acceptable par le Conseil constitutionnel. Cette gauche populairement inaudible tant elle est à mille lieux des préoccupations populaires, toute entière dédiée qu’elle est à ses minorités chéries qu’elles soient raciales, sexuelles ou confessionnelles !

Alors, comme un gros pavé dans cet océan d’idioties sans borne, voilà-t’y pas que c’est une étude de la Fondation Jean Jaurès qui vient dire les choses telles qu’elles sont et non pas telles que certains peuvent les rêver dans leur monde de bisounours.

Laurent Joffrin résume cette étude dans un papier que je fais mien à la virgule et que je vous reproduis ci-dessous avant de commenter tout ça brièvement. C’est tellement important que je vous invite à lire et le résumé de Joffrin et l’étude de la Fondation très attentivement. Il en va de notre avenir dans d’autres bras que ceux des extrêmes ou d’un centre mou dont la colonne vertébrale s’est dissoute dans le pragmatisme et qui n’a plus de principes hors de sa fibre libérale au sens du laisser-faire.`

https://www.jean-jaures.org/publication/la-gauche-et-limmigration-retour-historique-perspectives-strategiques/

Le résumé de l’étude par Laurent Joffrin
 
Un tournant pour la gauche ? Sous la plume de Bassem Asseh et Daniel Szeftel, tous deux militants socialistes, voici un texte important, qui remet en cause la doxa dominante sur l’immigration au sein de la gauche française. Avant que ne tombent les excommunications, leur analyse mérite pour le moins un débat rationnel. 

Le texte a la forme d’une analyse historique qui rappelle les positions successives prises par le mouvement ouvrier sur cette question cruciale.


À l’origine, Marx, Jaurès, la CGT et beaucoup d’organisations socialistes ou communistes voyaient dans l’arrivée de travailleurs étrangers une manière pour le patronat de reconstituer et d’étendre « l’armée de réserve » du capital. Pour eux, l’afflux d’une nouvelle main d’œuvre, prête à accepter des salaires et des conditions de travail inférieures à celles des résidents, représentait une menace pour les acquis sociaux. Internationalistes, ces organisations exigeaient les mêmes droits pour tous, Français ou étrangers, mais demandaient tout autant une régulation des arrivées de manière à éviter la dégradation continuelle de la condition ouvrière par l’effet de la concurrence entre salariés. 

Cet équilibre respecté pendant plus d’un demi-siècle, continuent ces auteurs dérangeants, a été rompu dans les années 1980 quand une vision principalement morale, « sans-frontiériste », s’est imposée au sein de la gauche française. Très vite, tout discours régulateur sur l’immigration s’est retrouvé taxé de xénophobie, quand ce n’était pas de racisme. Ainsi, poursuivent nos iconoclastes, les classes populaires – qui supportent le poids principal des effets de l’immigration – ne se sont plus reconnues dans le discours de la gauche, pas plus que dans celui de la droite libérale qui faisait aussi l’éloge de l’ouverture des frontières et de la dérégulation sociale. 

Petit à petit, poursuivent-ils, le vote populaire, fait d’une alternative à la fois progressiste et réaliste, s’est tourné vers le Front national. Succédant à son père, qui réunissait dans son langage extrême libéralisme et xénophobie, Marine Le Pen a senti cette évolution. Elle a complété son hostilité aux étrangers par un discours de défense sociale qui a recueilli une audience populaire croissante, tandis que la gauche, de plus en plus coupée des ouvriers et des employés, niait qu’il y eût un problème, ou bien se réfugiait dans une rhétorique juridique et morale. Aujourd’hui, le Rassemblement national, en agitant le spectre de la « submersion migratoire » s’est installé solidement à la première place des forces politiques françaises. 


Est-il trop tard pour réagir ? Non, estiment ces deux militants socialistes : « Rendue inaudible par son sans-frontiérisme, la gauche a paradoxalement un espace politique majeur si elle renoue avec son héritage historique. Face au caractère anti-social du projet LR, face à l’idéologie du « grand remplacement » de l’extrême droite et à l’idéologie no border en son sein, il est possible d’établir un programme clair. » Un programme fondé sur une double politique : une intégration volontariste, universaliste, et une meilleure maîtrise des flux migratoires. « La lutte résolue contre la ségrégation sociale, écrivent-ils, sera d’autant plus efficace que les flux d’entrée seront régulés. » 

Tel est, sommairement résumée (mais solidement étayée dans le texte), l’orientation nouvelle proposée. On entend d’ici les objections, les critiques, voire les indignations. Mais avant de récuser tout cela sans examen, chacun doit admettre, en tout cas, que l’actuel discours de la gauche glisse sur l’électorat populaire comme sur les plumes d’un canard. D’où l’urgence de la discussion, qu’il faut mener au plus vite, sans faux procès ni exclusive.
 
Morale de cette histoire :
 
Pour moi, hors du revirement ontologique préconisé par la Fondation Jaurès pas de salut possible pour une politique de gauche. Elle ne peut s’établir contre le peuple mais, bien au contraire, que par lui et, du moins, sa majorité par les urnes. 
 
En outre, sur le fond, une politique « non-frontiériste » n’est même pas souhaitable indépendamment de son caractère suicidaire électoralement. Elle nous mène en effet, nous et nos valeurs républicaines universalistes, si ce n’est dans le mur de toutes les submersions possibles, dans celui du différentialisme/relativisme culturel dont elle assurera le succès définitif,  
 
Alors merci bien, le bobo hors sol non-frontiériste est bien notre adversaire de manière irrémédiable  car il condamne la gauche par bêtise moralisatrice en choisissant de défendre toutes les minorités qui lui passent sous le nez, plutôt que le peuple lui même et ses aspirations légitimes. Aspirations populaires légitimes y compris par l’aspiration à une identité culturelle propre, même si elle s’est matinée au fil du temps de métissage elle est néanmoins demeurée celle issue des Lumières et de nul autre endroit.

Merci à la Fondation Jean Jaurès d’avoir su rappeler ces choses aussi essentielles pour une gauche qui ne trahit pas son peuple, choses qui se fondent sur le droit fondamental de celui-ci (comme de tous les peuples) à décider qui entre et reste sur son sol, et à quelles conditions. Y compris et surtout dira-t-on au demeurant, pour ceux qui se situant hors de ses valeurs fondamentales peuvent se déclarer ses ennemis idéologiques, parfois jusque par la violence et les armes.

Bref, en résumé, renouer avec tout ce qu’il ne faut pas laisser à la droite et à son extrême, chose qui relève bien d’une véritable politique de gauche en matière d’immigration et d’intégratrion, comme l’avaient compris, eux, nos grands ainés.

Oui, encore une fois, intégration (mille fois !) car condition du métissage assimilateur et non pas la roupie de sansonnet pour la cohésion nationale que constituent inclusion et juxtaposition des cultures et des communautés, les deux mamelles du bobo « no border ».     

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Loi immigration, CC la suite ….

Texte diffusé par mèl après la sortie de la décision du CC qui a déchiqueté la loi immigration sauce ‘LR/RN ». Texte actualisé et complété.

Si au delà des âneries qui circulent vous voulez comprendre ce qu’a décidé le Conseil constitutionnel aujourd’hui lisez son communiqué de presse; tout est clair :

32 articles étaient des cavaliers législatifs de la droite (LR/RN) qui n’avaient pas leur place dans le texte de loi, 3 autres articles sont contraires à la constitution ou sont  soumis à réserve d’interprétation du CC et 10 autres sont conformes.

La manoeuvre de la droite (LR/RN) a été limpide : elle flingue avec le soutien de LFI le texte gouvernemental initial tel que retravaillé par la commission des lois de l’AN pour imposer ses vues réactionnaires en CMP ce qu’elle fait en chargeant la barque des mesures anti immigrés dont elle rêve.

Mais E. Macron et les oppositions de gauche défèrent au Conseil constitutionnel le texte finalement voté et la droite se fait baiser dans les grandes largeurs par le CC, exit toutes ses mesures anti immigrés qui sont censurées.

Aucune des mesures du projet gouvernemental initial n’est retoquée.

A votre avis, outre le droit et la démocratie, qui a gagné ?  

Pour moi c’est clair  

Décision n° 2023-863 DC du 25 janvier 2024 – Communiqué de presseconseil-constitutionnel.fr

Vous verrez dans le texte du CC  au détour du phrase le rappel de ce que je m’échine à répéter depuis des semaines qu’il n’ y a  pas de principe d’égalité qui tienne entre un citoyen français et un étranger présents sur notre sol, malgré tout ce que voudrait nous faire avaler l’engeance bobo de gauche qui ne recule devant aucun sacrifice intellectuel au soutien des immigrés

A cet égard, la signature obligatoire, par l’étranger admis au séjour, du contrat d’engagement pour les valeurs de la République a donc été validée par le CC malgré les dcris d’orfraie de la gauche…

En outre pour vous rendre compte de la portée des mesures (droitières) censurées reportez vous au travail réalisé par « Les Décodeurs du Monde » qui décortiquent mesure par mesure les dispositions refusées par le gardien de notre Constitution que tous les cons droitiers voudraient bien dézinguer par les temps qui courent.

Une observation doit être faire à l’attention de la gauche qui, suite à cette décision, ne se sent plus faire sous elle : les 32 mesures censurées parce qu’elles constituaient des cavaliers législatifs (c’est à dire des mesures dont l’objet n’avait pas un lien – même indirect – avec l’objet du projet de loi soumis au Parlement) sont écartées par le CC de cette loi mais peuvent parfaitement revenir dans un autre projet de loi dans l’objet duquel elles entreraient sans que demain le conseil constitutionnel les juge cette fois sur le fond contraire à notre constitution.

Donc rien n’est fait ni pour les rances de droite (LR/RN) ni pour la gauche devenue le soutien inconditionnel des immigrés. Là au milieu, peuple de France, t’es mal barré…

En attendant savourez le travail des copains « Décodeurs » complémentaire du nôtre :

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/01/25/loi-immigration-ce-que-le-conseil-constitutionnel-a-censure-et-pourquoi_6212984_4355770.html

Cela donne une idée des saloperies que LR/ RN ont en magasin…

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Très, très bonne année 2024 !

Annus mirabilis ?

Que cette année nouvelle vous apporte tout ce que vous pouvez souhaiter. Pour ma part mes souhaits sont clairs.

Que 2024 soit notre année « mirabilis », année des merveilles et des miracles telle notamment une paix à retrouver en Europe, notre sol, et au Proche-Orient pour que s’arrêtent les massacres.

Que cette année mirabilis donne aux peuples la force de résister aux démagogues qui les enfument et à ne pas leur confier leur destin même par les urnes. La force de s’en débarrasser s’il s’agit de tyrans ou de despotes quelle qu’en soit la couleur ou l’obédience. 

Qu’elle leur donne aussi la force de résister à ceux qui les exploitent de manière éhontée, pillant les biens collectifs et les ressources communes pour leur seul plaisir individuel. Sans vergogne.

Que partout progresse le droit et recule la barbarie dans une société mondiale toujours plus civilisée jusqu’à l’avènement d’un véritable collectif politique démocratique gouvernant aux affaires de la planète.

Que l’on répudie la violence et que la fin ne justifie plus jamais les moyens.

Sans quoi rien ne changera.

A nous de voir ce que nous voulons.

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Loi immigration, loi sclélérate ?

Billet archivé en rubrique « Archives » sous rubrique « billets d’Actu 23 »

View this email in your browserCommuniqué : immigration, intégration
et enjeux démocratiques
« L’immigration et l’intégration sont des sujets majeurs qui ont déterminé et qui détermineront pour une grande part le basculement croissant de nos concitoye

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Macon joue au cron

Billet archivé en rubrique « Archives » sous rubrique « Billets d’Actu 23 »

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MERCI !!!!!!!!

Grâce à vous, chers abonnés, la Récupéria c’est gagné !

Elle va naitre notamment de votre générosité.

Bravo et mille merci !!!

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Permis de casser ?

A propos de l’annulation au fond par le Conseil d’Etat du décret

de dissolution des « Soulèvements de la terre »

Billet archivé en rubrique « Archives » sous rubrique « Billets d’actu 23 »

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7 jours !!!

Pas un de plus…. ce qui appelle une piqouze de rappel et d’are d’are !

7 jours donc, c’est ce qu’il vous reste pour soutenir le projet de « Récupéria » que DECODA vous a invité à soutenir il y a trois semaines (voir mon billet du 11 octobre au lien : https://francoisbraize.wordpress.com).

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