DECODA n°24, 25/11/2014

SOMMAIRE du n°24

Edito

En somme, pourquoi soutenir encore, malgré tout, l’exécutif, Président et Gouvernement ?

Thème du mois 

L’intérêt général, espèce en voie d’extinction…

Dernière(s) minute(s)

1) Homo, mariage, Sarko, cherchez l’intrus…

2) UMP : trois grands élus épinglés pour « cahuzaqueries »…

3) « Tourisme social », pas de fantasmes !

4) Affaires Sarkozy, Davet et L’homme du Monde couillonnent Jouyet,

5) Les dernières turpitudes des médias…

Les nouvelles du front bébête…

sont toujours des nouvelles d’effroi…

La ville d’Elne a perdu la boule

Radio Zemmour ment…

Chiffres clés

La rubrique des chiffres qui tuent….

Banques et paradis fiscaux…

Le(a) crétin(e) du mois

Gattaz, inégalable…

La p’tite biblio

Polanyi, par Maucourant

« Foot et immigration » de King Eric

 

Texte intégral du n°24

Edito

En somme, pourquoi continuer à soutenir, malgré tout, l’exécutif, président et gouvernement ? Les critiques fusent de toutes parts, quoi que dise ou fasse l’exécutif, par la « grâce » conjuguée de médias déchaînés, d’opposants multiples et de ses propres faiblesses[1].

En effet, notre démocratie « médiatico- sondagière » et les opposants de tous bords, balaient tout ; plus rien ne trouve crédit à leurs yeux, sauf, de plus en plus, la perspective de l’arrivée au pouvoir du Front national. Il faut dire que certains y trouveraient matière à ressourcement de leur médiocrité.

On voit bien déjà les gros titres, et même le scoop juteux continu qui en résulterait comme dans une catastrophe qui serait devenue permanente nourrissant chaque jour la « Une » du 20h et les chaines d’info en continu.

On apprend ces jours ci que la fille de la marine est surreprésentée dans les médias. Comment nier qu’ils lui servent la soupe ? Cela saute tous les jours aux yeux et elle est habile pour en jouer avec son faux air bonasse.

Quant aux opposants à l’actuel exécutif, ils n’ont plus aucune retenue, même à gauche et même au sein du PS, comme le montrent tous les jours ceux qu’on appelle les frondeurs, et leurs alliés de circonstance.

Plus aucune solidarité ne semble aujourd’hui les lier, tout à la course aux ambitions personnelles des uns et des autres ou aux mirages de politiques économiques soi-disant alternatives. Juste bonnes et bons à enfumer une nouvelle fois le peuple avec des mirages.

Car de quoi s’agit-il ?

De nous faire croire que, dans le contexte qui est le nôtre – une économie mondiale dérégulée, favorisant tous ceux qui ne veulent, en détricotant les solidarités, que maximiser leurs profits, une Europe aux mains des libéraux qui assument cette situation – nous pouvons nous affranchir des contraintes du réel et conduire la politique qui nous ferait plaisir…

Certes, ici, on imagine un autre monde qui reste à construire comme on l’a montré dans le « Thème du mois » dernier consacré aux grands principes qui devraient fonder une VI république. Avec pour ambition, plus que légitime, de se doter d’une économie enfin civilisée et garantissant mieux la paix sociale et la survie de la planète.

Mais, là aujourd’hui en France, que fait on d’une économie atone et sans croissance, d’entreprises clouées au sol par de multiples contraintes et dont les marges se sont effondrées rendant impossible l’investissement et le développement de l’emploi ? Que fait-on, dans ce cas, pour les 8,5 millions de personnes en situation de pauvreté, pour les 3,3 millions de personnes privées d’emploi et de perspectives ?

On les livre à l’UMP qui, par delà sa capilotade, veut encore plus, tous candidats confondus, précariser le travail, réduire les services et prestations publics en sabrant les budgets publics dans un projet de société ultralibéral rétrograde à la Thatcher ?

On leur sert le Front national et ses projets de repli derrière des lignes Maginot et de ligne de haine des musulmans et autres immigrés ? On leur sert les gauches de la soi-disant « non » gauche et le mirage de sortie des difficultés par la seule relance de la demande sans se préoccuper de l’offre, au mépris du sérieux budgétaire, pour, in fine, développer les économies des pays qui, eux, sont encore en capacité de produire et de vendre ?

Il faut arrêter de se foutre du monde et notamment des moins favorisés, aucun des opposants qui crachent tous les jours dans le poste, n’a une ligne politique qui tienne la route, soit économiquement, soit socialement, soit les deux[2].

Voilà pourquoi, même si tout est loin d’être parfait, même si les résultats ne sont pas encore là et même si on en espérait mieux, il n’y a pas d’alternative crédible.

Voilà pourquoi, ici encore, avec quelques autres, on continue à soutenir l’exécutif et la politique qu’il mène. Libre à chacun de croire aux balivernes qu’on nous sert à sa droite et à sa gauche, ici on n’en mange pas.

Le thème du mois 

L’intérêt général, espèce en voie d’extinction ?

Le concept d’intérêt général est un des concepts clé de notre démocratie. Et cette importance ne date pas des formes modernes de cette dernière. La généalogie du concept le démontre et illumine sa crise actuelle d’une lumière noire.

1) La généalogie du concept d’intérêt général est lumineuse…

En osant l’expression médiocre « de tous temps… »[3], on peut dire que le concept d’intérêt général est idéologique en ce sens qu’il est le ressort de tous les systèmes de légitimation de l’action publique et des pouvoirs politiques qui la portent, si l’on met à part ceux qui s’assument, sans fard, dictatoriaux ou tyranniques.

A ce titre, le concept d’intérêt général a été pensé par la plupart des philosophies politiques, y compris religieuses, et sa généalogie, extrêmement simple, est éclairante. Une summa divisio vieille comme la pensée politique et deux filiations en résultent directement, celle de l’immanence et celle de la transcendance[4]. Cette summa divisio tient à la dialectique entre intérêt général et intérêts particuliers.

Le concept d’intérêt général a fait l’objet de réelles différences d’appréciation, dès l’antiquité, et on est émerveillé de constater que, dès Platon et Aristote, tout a été vu et compris jusqu’à innerver nos conceptions modernes par la différence qui sépare la conception anglo-saxonne, celle de l’immanence utilitariste, et la conception française, fortement transcendantale.

Pour faire simple, Platon considérait que l’intérêt général transcende les intérêts particuliers, qu’il leur est externe et supérieur à la fois. Cette première voie de la pensée philosophique de l’intérêt général comporte une filiation historique toujours transcendantale, mais double. D’une part la conception chrétienne avec la théorie du « bien commun » de Saint Thomas d’Aquin. D’autre part, la conception française jacobine de l’intérêt général s’appuyant sur une administration et une action publiques empreinte d’un fort caractère unilatéral, et donc non négocié, ne laissant que peu de place aux lobbys et aux intérêts particuliers qu’ils représentent.

A l’opposé de Platon, et de tout ses descendants assurant le service de la transcendance, Aristote voyait en l’intérêt général l’idée même d’immanence : l’intérêt général est immanent aux intérêts particuliers, il est en eux, ne leur est donc pas étranger et il suffit, en quelque sorte, de le dégager de la gangue qui le masque.

Cette seconde voie de la pensée politique de l’intérêt général comporte aussi une filiation moderne, toujours dans l’immanence : c’est la conception anglo-saxonne de l’intérêt général. Cette conception, naturellement fait toute leur place aux lobbys. Dans cette acception anglo-saxonne, le droit, mais aussi l’action publique, ont davantage un caractère négocié qu’empreint d’un caractère unilatéral et transcendantal[5]. Les lobbys (groupes de pression en français), dans cette conception, sont consubstantiels au processus d’accouchement de l’intérêt général puisqu’ils organisent la représentation des intérêts particuliers.

D’ailleurs on pourrait dire, en schématisant un peu, que dans la conception platonicienne, l’intérêt général est conçu presque hors sol, alors que dans la conception aristotélicienne, il est accouché du sol des intérêts particuliers eux mêmes. On retrouve cette conception de l’immanence utilitariste dans toute sa splendeur dans le monde anglo-saxon (bien sûr à Londres et aux USA), mais aussi à Bruxelles.

A Bruxelles cependant, ce n’est pas par conviction idéologique et un ralliement sans condition à l’immanence et aux thèses anglo-saxonnes, mais davantage par pragmatisme et résignation. En effet, le droit européen depuis son origine est un droit négocié entre les Etats, faute d’autorité publique supra nationale souveraine susceptible d’endosser une conception plus platonicienne et unilatérale.

Dans ce droit négocié et quasi exclusivement conventionnel, les lobbys ne pouvaient dès lors que très facilement s’engouffrer, aux côtés des Etats qui les défendent au nom de leurs intérêts nationaux, dans le processus d’élaboration de la norme et d’accouchement de l’intérêt général.

De même le caractère technocratique de la construction européenne et l’absence, longtemps, de toute véritable autorité politique ne pouvait que renforcer ce même phénomène. Comment l’Europe aurait elle pu être transcendantale dans un schéma institutionnel sans tête ?

Par effet direct, désormais, nous sommes contaminés depuis Bruxelles par l’importance des lobbys et des intérêts particuliers dans l’élaboration de notre droit national qui s’éloigne ainsi de la pureté de la conception classique de la transcendance, platonicienne ou jacobine.

En même temps, l’hyper communication, une opinion atomisée dans les réseaux sociaux et le rôle amplificateur des médias viennent conforter cette évolution vers l’immanence, sans même parler de la dilution de l’autorité publique qui résulte d’une décentralisation complexe car multicouches et, de surcroit, émiettée par la clause de compétence générale des collectivités territoriales[6].

Comment s’étonner dès lors de la très fréquente mise en cause de décisions d’intérêt général, nationales ou locales, même lorsque ce dernier peut apparaître difficilement contestable ?

2) …et elle éclaire sa crise actuelle de manière inquiétante

L’échafaudage démocratique sur lequel nous sommes juchés depuis plus deux siècles se construit sur l’idée de volonté générale qui s’exprime dans et par la loi, expression de cette volonté accouchée par nos représentants élus au Parlement.

De même, les mesures réglementaires adoptées par l’exécutif (décrets) ont pour support la légitimité de la loi, s’agissant des décrets d’application des lois, et, pour le pouvoir réglementaire autonome, celle du suffrage universel lié mode d’élection du président de la République.

De même encore, l’action des collectivités locales s’inscrit aussi dans cette philosophie politique de la volonté générale même si elle présente, là, un caractère local.

Dans chacun de ces cas, national ou local, l’idée de volonté générale tient au principe de représentation qu’incarnent nos élus et au principe de majorité qui préside au fonctionnement des instances dans lesquelles ils nous représentent démocratiquement.

Dès lors, la volonté générale qui s’exprime dans et par les décisions vient bonifier l’intérêt général qui s’attache à elles et lui donner une force particulière, plus forte que celle qui résulterait de la raison de quelques uns, aussi éclairés soient ils, ou de l’au delà lorsque c’est le divin qui donne en quelque sorte sa bénédiction, comme dans la théorie du « bien commun » de Saint Thomas d’Aquin.

Cette construction intellectuelle volonté générale/intérêt général n’est pas un jeu de l’esprit, elle a une utilité fondamentale en tant que dispositif de légitimation des décisions publiques et pour justifier le dispositif de contrainte par la force publique qui peut leur être associé pour faire appliquer et respecter les décisions prises[7].

C’est parce qu’elle est réellement générale que la volonté exprimée au travers des lois et délibérations, nationales ou locales, peut être considérée comme traduisant ce qui est d’intérêt général. Et c’est parce qu’il est général que cet intérêt, et les mesures qui le traduisent, doivent être acceptés par tous au besoin sous l’effet de la contrainte publique.

On voit bien, dès lors, ce qui menace notre essentiel démocratique du fait de la remise en cause depuis quelques années de mesures d’intérêt général démocratiquement décidées. Et les exemples foisonnent.

De l’Ecotaxe, adoptée à deux reprises par le Parlement à la quasi unanimité depuis 2008, aux projets locaux de second aéroport à Nantes ou de barrage funeste dans le Tarn[8]. A chaque fois, des assemblées démocratiquement élues prennent des décisions par délibérations tout aussi démocratiques, les collectivités locales, toutes tendances politiques confondues, y sont favorables ainsi que l’immense majorité des citoyens concernés, les recours étant parfois même épuisés ou perdus par les opposants devant les tribunaux. Malgré tout, il faut, sous la pression de quelques centaines de personnes et de lobbys médiatisés à outrance, y renoncer. Un désastre.

Un désastre car, au delà de chacun des cas particuliers de reculade regrettable, les effets sont dévastateurs pour l’autorité publique.

Ils donnent le signe qu’il suffit de se manifester avec une vigueur extrême, de préférence affublés d’un sobriquet de jobard[9] quand on est pas appuyé par des éléments incontrôlés prêts à jeter de l’essence, du fumier ou de l’acide sur les forces de l’ordre sous l’œil gourmand des caméras des médias, pour que les pouvoirs démocratiques reculent.

Pourtant l’intérêt général qui s’attache à toutes, ou presque, des décisions objet de reculade était évident. Dès lors, que faire pour sauver le concept d’intérêt général, consubstantiel à notre démocratie par son mariage longtemps heureux avec la volonté générale ?

Pour sortir de cette crise profonde du vécu de l’intérêt général, il faudra que l’on soigne la crise dont souffre notre démocratie représentative. Voilà un autre beau sujet qui ne pourra trouver sa solution, selon nous, que dans le renouveau démocratique que pourrait apporter une VI république, si on veut bien y veiller.

A suivre…

Dernière(s) minute(s)

1) Homo, mariage, Sarko… cherchez l’intrus !

Intéressants ces meetings de préparation des primaires de la présidence de notre grand parti de droite.

On y découvre ceux qui tiennent la route droit dans leurs bottes comme Mariton, représentant de la Manif dite « pour tous », qui tient bon dans son homophobie larvée et Lemaire qui se fait huer par une base digne du FN en refusant de céder aux abolissionnistes de la loi Taubira… Loi Taubira « comme ils disent », hein Charles ?

En revanche, le tout petit candidat, lui, comme il n’a ni conviction, ni constance, et bien, lui, il lâche devant les troupes, il ramollit d’un coup, se dégonfle et promet d’abroger, en la réécrivant en totalité la loi qu’ils disent Taubira.

Pour écrire quoi ? Un mariage hétéro d’un côté et un mariage homo de l’autre qu’il nous dit le Sarko, parce que c’est différent, hein, comme il dit le Sarkozy aux ânes qui braient à ses pieds ?

Ce n’est pas comme nous, hein ? En quoi ? En amour à recevoir et à donner ? Vas y, p’tit, précise au prochain meeting, on attend avec impatience….

2) UMP : d’un coup et d’un seul trois grands élus déférés à la justice pour « cahuzaqueries »[10]

Hop, et trois grands élus UMP signalés au Parquet, pris dans les filets de la « Haute autorité de la transparence financière de la vie publique » qui a tant fait ricaner à droite (et même dans la soi-disant vraie gauche), quand elle ne déclenchait pas une hostilité fondée sur des vrais arguments de jésuite (la Confrérie me pardonnera de la rabaisser de la sorte !).

On pense aussi un peu aux cris d’orfraies des bons pères la vertu de l’UMP, sur l’affaire Cahuzac elle même….On n’en dit pas plus tellement on se gondole… En vérité, il peut y avoir quelques brebis galeuses dans chaque troupeau, faut juste les virer et il n’y a que les fous qui prétendent se débarrasser de tout le troupeau.

Tiens au passage, salut et merci aux 400000 élus de France qui se dévouent chaque jour pour ceux qui restent devant leur télé en bramant « tous pourris »….

3) « Tourisme social », pas de place pour les fantasmes, Louis Aliot et consorts !

Un récent arrêt de la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) viendrait mettre un coup d’arrêt au « tourisme social »… si l’on en croit les gargarismes des médias et de certains de nos dirigeants politiques de droite et d’extrême droite.

En réalité, ne vous laissez pas enfumer par tous les crétins qui parlent dans le poste de ce qu’ils ne connaissent pas. Cette décision CJCE ne fait que confirmer une donne archi connue depuis dix ans.

En effet, cette décision rappelle le droit existant qui permet aux Etats de poser, pour les ressortissants communautaires présents sur leur territoire, des conditions au bénéfice des prestations sociales non contributives[11] (exigence d’une situation régulière ou de ressources suffisantes) et, ce, en application d’une directive européenne de 2004[12].

En effet, s’agissant des ressortissants de l’Union européenne, en application du principe de libre circulation et des libertés de prestation de service et d’établissement, leur situation est par principe régulière lorsqu’ils sont présents dans un quelconque pays de la communauté et ils n’ont à solliciter aucun titre de séjour[13] puisqu’ils sont… on l’oublie trop… chez eux, tant et si bien qu’ils ont d’ailleurs le droit de vote aux élections locales.

Seuls les ressortissants de certains pays en situation transitoire (Roumanie notamment) ont pu faire, jusqu’au 1er janvier dernier, l’objet de mesures de restrictions particulières de circulation. Ce n’est plus le cas.

Dans les diverses législations nationales, joue l’exigence de ressources suffisantes qui s’applique aux séjours entre quatre mois et cinq ans et, ce déjà, pour faire obstacle au « tourisme social ». C’est donc simple : avant trois mois de séjour aucun droit aux prestations et à partir de cinq ans principe d’égalité avec les nationaux. Entre les deux c’est aussi simple : exigence de ressources suffisantes pour séjourner dans un autre pays de l’UE que le sien et, le cas échéant, y bénéficier de prestations sociales.

Notre droit des prestations sociales est donc conforme et conforté par l’arrêt CJCE puisque c’est exactement ce que notre législation prévoit.

Tout autre restriction de prestation, ou de dispositif d’aide, que l’on voudrait fonder sur cet arrêt est pur fantasme. Ainsi, ces dirigeants du Front national qui se sont immédiatement exclamé que l’arrêt « constitutionnaliserait » leur préférence nationale chérie sont soit abrutis par leur propre idéologie, soit des voyous manipulateur.

Quand on veut faire de telles saletés, il faut les assumer et ne pas aller s’abriter derrière la décision de la Cour de justice des communautés. D’ailleurs, elle sanctionnerait sans pitié toute mesure de préférence, ou priorité, nationale comme contraire aux principes communautaires qui précisément proscrivent au sein de l’Union, les discriminations fondées sur la nationalité.

« Mort aux cons ! », comme l’inscription portée par le vaillant Capitaine Raymond Dronne sur sa jeep, première à entrer dans Paris le 24 août 1944. « Vaste programme ! » aurait commenté le Général…

La tâche s’avère de plus en plus lourde…. car, grâce aux allocs, les cons de l’époque, pas suffisamment épurés en 45, ont fait beaucoup de petits.

4) Affaire des comptes de campagne de Sarkozy : comment et pourquoi Davet et L’homme, journalistes du Monde ont couillonné Jouyet ? Et, in fine, sont les arroseurs de Sarkozy… eux mêmes arrosés !

Incroyables journalistes d’investigation que ces deux là, bon coup d’édition pour leur bouquin « Sarko s’est tuer », mais pas très bons au fond car les médias ne parlent plus que de la soi-disant affaire Fillon/Jouyet (qui ne figure que dans la Préface de leur bouquin) et quasiment pas des onze affaires qu’ils dépiautent en détail dans leur bouquin, affaires dans lesquelles le nom de Sarkozy est mêlé…

Y z’ont quand même pas conçu ce bouquin comme un soutien à Sarkozy tout de même, on ne me le fera pas croire ! Or, c’est bien lui qui en tire tout le bénéfice par la quasi élimination de Fillon de la course à 2017, ils ont donc au fond loupé leur coup par excès de scoop et de gourmandise.

Ils ont manqué leur coup parce que l’UMP a habilement mis en œuvre le Théorème Pasqua « quand une affaire t’embarrasse, crée une affaire dans l’affaire ! ». Les sarkozistes et l’UMP ont donc concentré leurs tirs sur Jouyet, même si Fillon les fait vomir. Il faut dire que le Jouyet s’est bien fait avoir par les deux journalistes. D’abord, ils l’ont mis en confiance en lui disant qu’ils avaient d’autres sources et qu’ils venaient vérifier ce que Fillon avait dit, selon ces sources, lors du déjeuner Jouyet/Fillon du 24 juin.

Outre que Jouyet est connu comme bien bavard et pas mal maladroit, ce qui facilite toujours les desseins tordus, il a été enregistré à son insu, c‘est certain de chez certain. Car sinon son premier communiqué de presse, comme celui de Fillon, n’aurait pas pu nier ce qu’il avait dit aux deux journalistes s’i avait sur que ses propos étaient enregistrés.

Sauf si Jouyet est fou ou frappé d’Alzeimer, ce qu’on exclut à ce stade, c’est quand même une évidence. Donc ils l’ont niqué, mais cela n’enlève rien à une autre évidence, il y a plusieurs sources concordantes sur ce qu’aurait dit, ou demandé, Fillon à Jouyet à propos de la nécessité d’empêcher le retour de notre ex président en politique. C’est une réalité. Fillon a du tenir les propos qu’on lui prête, c’est certain aussi eu égard à son état d’esprit en juin à la découverte de la situation désastreuse de l’UMP, léguée par Copé/Sarko. Même des analystes politiques classés à droite, comme C. Ney, le disent sur tous les plateaux de TV.

Une seule chose reste réjouissante dans ce monde de tordus et de cyniques, la demande de Fillon du 24 juin n’a eu aucune suite car Hollande a dit non à une intervention sur le cours de la justice. On peut en être certain, non pas par naïveté, mais parce que, dès début juin, le 2, c’est la nouvelle direction de l’UMP elle même (Fillon et consorts) qui saisissait le Parquet sur les agissements de la direction précédente qui a payé les sanctions de Sarkozy à sa place.

Autre chose assez réjouissante, le TGI de Paris qui, en référé, rejette le 19 novembre la demande de Fillon d’avoir la copie de l’enregistrement des propos de Jouyet aux deux journalistes du Monde. En effet, Fillon voulait l’enregistrement intégral d’une heure et pas seulement ce qui le concernait. Pourquoi faire ? Il aura la partie qui le concerne dans le cadre du procès au fond sur l’action en diffamation qu’il a engagée. Et va falloir que ça lui suffise et qu’il attende.

5) Les dernières turpitudes des médias…

Depuis septembre, les médias ont montré à la puissance dix ce dont ils sont capables. Ils ont asséné pendant des semaines que le budget 2015 allait être retoqué par Bruxelles. N’ayant aucune info sur les discussions qui se déroulaient, ils ont affabulé honteusement et massivement.

Ils ont joué l’intérêt du scoop juteux résultant d’une censure et d’une sanction financière infligées par la Commission européenne. Se fichant de l’intérêt général, comme lorsque le sombre canard « l’Opinion » avait inventé une baisse de la note de la France. Dans ce cas tous les déclinologues patentés embrayent derechef, outre ceux qui ne travaillent pas et reprennent en bêlant ce qui se dit.

Une fois de plus, les médias ont été à côté de la plaque et ça s’est vu. Et là ils se sont fait bien rouler dans la farine par Sapin. Ils n’ont pas aimé. Mais ils ne disent plus rien, ne battant surtout pas leur coulpe, attendant juste la prochaine occaze…

Ces deux dernières semaines, ils ont alors massivement qualifié, avec la grande foule folle des opposants, l’intervention de Hollande à la TV à l’occasion de la mi-mandat de mauvaise, d’inefficace, quand ce n’était pas de complètement nulle.

Pourtant, les français ont regardé en nombre (plus de 8 millions), comme d’habitude en cas d’intervention présidentielle, cette émission soi-disant nulle. Mais, nos bons médias n’ont rien dit depuis quinze jours de l’impact de l’émission sur l’opinion….

Sauf que, quinze jours après, patatras, surprise : Libération lève le voile, les sondages réalisés après l’émission ont montré que la côte du président s’en était trouvée améliorée remontant de deux à quatre points selon les instituts (et jusqu’à huit chez les sympathisants).

Ah, cette fameuse côte que les médias, depuis deux ans, situent sans cesse au plus bas, d’ailleurs bien avant même qu’elle ne le fut réellement !

Les médias n’ont rien dit de cette embellie car cela ne cadrait pas avec leur petit prêt à penser. Il faut que cela se sache. Côté opinion, on y voit le signe de ce qui se passera dès lors que des résultats économiques plus satisfaisants arriveront.

Et pour finir ce triptyque de la turpitude médiatique, la palme revient au journal le Monde que tous les ânes classent à gauche, comme au temps de l’opposition au Général. Non Le Monde ne roule plus que pour sa pomme. Les titres infamants se succèdent au soir le soir (je le sais je l’achète encore tout les jours mais ça ne va pas durer) et ils s’échinent même à transformer le peu d’or de Hollande en plomb.

En effet, pour qualifier dans son titre de « Une » un contenu qui montrait par plusieurs articles que les résultats économiques du 3ème trimestre étaient meilleurs pour la France que pour l’Allemagne et le reste de l’UE, le Monde daté du 15 novembre titre « Impôts : l’intenable promesse de Hollande ».

En plus, sur le point fiscal de son propos, le Monde est de mauvaise foi car l’engagement présidentiel a été clair : « pas d’impôt supplémentaire en 2015 pour qui que ce soit, au delà de ce qui a déjà été annoncé ».

Il ne faut pas oublier ce dernier membre de phrase sauf, évidemment, si l’on souhaite faire d’avance un mauvais procès… Ce qu’ont fait tous les médias et le Monde en particulier puisqu’ils ont, comme un militant UMP moyen, utilisé les mesures qui sont en cours de discussion au Parlement pour le budget 2015 (mesures annoncées donc dès septembre bien avant l’intervention présidentielle) pour « montrer », les salauds, que Hollande n’allait pas tenir son engagement…

Bientôt, ils vont trafiquer les photos vous verrez… on se croirait à Moscou au bon vieux temps des procès staliniens.

La « démocratie médiatique » devient une nouvelle forme de dictature, d’ailleurs elle a déjà le droit de la preuve de celles les plus sombres[14].

Les Nouvelles du front bébête…

sont toujours des nouvelles d’effroi…

« A Elne (66), on avait baptisé nombre de rues des noms glorieux de femmes célèbres : grandes résistantes comme Lucie Aubrac ou Geneviève De Gaulle-Anthonioz ou encore femmes inoubliables par leur courage telles Rosa Park ou Olympes de Gouges. La droite ordinaire ne supporte pas les gens de cet acabit, ils sont la marque de leur étroitesse d’esprit, pour eux ils sentent le soufre et, quelle horreur ! la générosité et l’héroïsme, toutes choses qu’on ne goûte guère chez ces gens là. Exit donc et, comme on ne peut tout de même pas les remplacer par des noms de gloires pétainistes, on les a rebaptisées de noms de pics pyrénéens tel que : Canigou, Costabonne, Carlit, Fontfrède, etc. On a les sommets qu’on peut »[15].

Pour une prochaine charrette de noms, je propose aux nouveaux « dignitaires » d’Elne « divers droite », après Canigou, de retenir Whiskas, pour qu’il n’y ait pas de jaloux chez nos amis matous…

Autre sujet pour le « front bébête », Zemmour est il un gros naze enfumé par sa pseudo verve et son idéologie brunâtre? Oui. La réponse est oui.

Par exemple, il dit, sous les hourras des franchouillards, que « un tiers des mariages sont avec des étrangers qui deviennent français ». Il suffit de regarder les chiffres, 17000 mariages chaque année avec un étranger (y compris les mariages de français à l’étranger) sur 315000 mariages, soit 5%… pas un tiers. Quelle misère.

Sur un air connu des plus anciens, « Radio Zemmour ment, radio Zemmour est affligeant… »

Chiffres Clés

La rubrique des chiffres qui tuent…

Un tiers des filiales à l’étranger des cinq plus grands établissements bancaires français est installé dans des paradis fiscaux !

Information relayée par France Info, suite à une étude diligentée par la plate-forme « Paradis fiscaux et judiciaires » qui réunit plusieurs associations de lutte contre l’évasion fiscale.

« BNP-Paribas détient 31 % de ses filiales étrangères dans des paradis fiscaux, et le Crédit mutuel 54 % ». 26 % du chiffre d’affaires international des grandes banques françaises serait ainsi réalisé dans les paradis fiscaux. Le Luxembourg est le pays le plus prisé avant la Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande et la Suisse.

Pourquoi, nous citoyens, les laisserions nous continuer ? Appuyons les efforts des Etats qui essaient d’y mettre un terme et poussent à évoluer tous ceux qui freinent encore en Europe et ailleurs.

Vous faites ce que vous voulez mais nous avons des armes, comme le boycott, servons nous en ! Faut les attaquer au porte monnaie, ils ne comprennent que ça.

Le(a) crétin(e) du mois

Ce mois-ci, encore lui, Gattaz, qui propose sérieusement, faisant sourire même dans son propre camp[16], que la France sorte de l’organisation internationale du travail (le BIT)… Il va finir par mériter un titre de crétin permanent. Là je ne peux plus suivre.

Il invente une connerie par semaine le Gattaz. C’est vrai que le BIT avec toutes ses conventions internationales à la gomme qui interdisent le travail des enfants et protègent un peu les salariés, c’est une vraie contrainte insupportable pour nos entreprises et notre économie.

Pierre Gattaz, regarde toi dans une glace, tu y verras un sinistre négrier potentiel ! Il faut vraiment qu’on ait les patrons les plus bêtes du monde pour qu’ils se choisissent un chef pareil…

Faut dire qu’avec les résultats économiques de nos patrons, on aurait pu s’en douter, eux qui ne savent que pleurer de la moindre « contrainte », même lorsque le gouvernement les arrose de 41 milliards d’allègements de charges.

Je leur souhaite que les affaires reprennent et que l’emploi redémarre, comme ça on saura qui ne pas aller pendre à la lanterne !

Parce que là, franchement, plein le fut de leurs conneries au Medef. Gattaz, caricature de sa propre marionnette des guignols, c’est tout comme si la CGT se choisissait, de nouveau, Crabe Zuki. Quel duo, on aurait… Ca, sans déconner, ça aurait de la gueule sur la scène internationale !

La p’tite biblio

– « Avez vous lu Polanyi ?» par Jérôme Maucourant aux Editions du Champ, réédité et mis à jour en 2011.

Une bible introuvable pour un auteur (Polanyi) trop méconnu en France alors qu’il fournit les clés pour mettre en doute le dogme « TINA » ultralibéral[17] cher à Margaret Thatcher, qui ne nous donnerait d’autre choix que de donner toujours plus de place et de libertés aux marchés. Mettre en doute le dogme ultralibéral « TINA » certes et sa marchandisation généralisée du monde, pour pouvoir développer une économie de marché civilisée, car régulée.

Mais, aussi, mettre en doute tous les autres dogmes qu’ils soient marxistes, collectivistes et leurs autres avatars, aussi modernes que primaires de l’anti économie de marché. Cette voie permet de remettre l’économie à sa juste place par une bonne vieille (et sévère) régulation des appétits privés[18].

– Et puis, indiqué par l’ami Jean, un blog plein de choses intéressantes :

http://www.kabyles.net/a-propos-des-attentats-terroristes-islamistes-au-canada,12149

– Et, enfin, cerise sur le gâteau, le superbe documentaire de King Eric[19] « Football et immigration », où l’on découvre, sidéré, qu’avant le milieu des années 90, les joueurs de l’équipe de France de football ne chantaient pas la marseillaise, ils l’écoutaient ou se concentraient, et personne ne s’en préoccupait. A l’époque, nulle caméra de TV circulant, match après match, de visage en visage et en gros plans, pour vérifier, comme un instit du primaire, qui chante et qui ne chante pas…

Il faut rappeler que le milieu des années 90, c’est l’époque ou le papa de la fifille de la marine a commencé à dire qu’il y avait trop de gens de couleur dans cette équipe. Sous entendu, pas des bons français « bien de chez nous », la preuve, ils ne la chantent pas ! Pas de bol le nazillon, trois ans plus tard, champions du monde ! Après la parenthèse « black, blanc, beur » de 1998 qui a du leur faire bien mal au cul, la vermine a repris le dessus dans les têtes et la caméra des médias traque ceux qui ne chantent pas, et le peuple gobe… Quand on vous répète que ces grands putassiers servent la soupe au FN, sans discontinuer et sur tous les terrains. Là, c’est très clair !

Notes de bas de pages

[1] Essentiellement, l’insuffisance des résultats sur le chômage et parfois encore un certain désordre même si Manuel Valls a sérieusement pris les choses en mains

[2] Compte tenu de notre situation économique et sociale, de nos engagements européens et de la nécessité de préserver notre modèle

[3] Du moins depuis que, comme l’a montré Pierre Clastres, les sociétés ont quitté le monde dit primitif des sociétés sans histoire pour entrer dans celui des sociétés qui ont une histoire, « l’histoire de celles sans histoire étant celle de leur lutte contre l’émergence d’un pouvoir organisé en Etat »

[4] En schématisant un peu, la conception transcendantale de l’intérêt général par rapport aux intérêts particuliers est porteuse d’une philosophie davantage volontariste et transformatrice que celle de l’immanence volontiers plus conservatrice

[5] Jusqu’au point où ce droit peut être coutumier et non écrit et qu’il fait une place importante à la justice privée, l’arbitrage

[6] Se pose aussi dans une décentralisation ainsi configurée la question du niveau pertinent pour décider de ce qui est d‘intérêt général dans tel ou tel domaine et, donc, du cas des élus qui, se comportant en roitelets et parfois même au mépris des règles, oublient que le niveau pertinent pour traiter une question dans l’intérêt général n’est pas le leur mais celui de la coopération ou du regroupement

[7] Si on s’intéresse ici à la question politique que pose la notion d’intérêt général, on n’oublie pas que la notion n’est pas qu’une idéologie démocratique de légitimation, elle est aussi, et sans doute est ce lié, un appareillage juridique sophistiqué de cantonnement et de contrôle des administrations et services publics ; en effet, l’intérêt général est à la fois le but de l’action publique des administrations et en même temps sa limite : l’action publique poursuivant un but d’intérêt général peut contraindre les intérêts particuliers mais en même temps ce but est la limite de cette action, car la condition de sa légalité

[8] Ces différents exemples, qui montrent tous une contestation de l’intérêt général, se différencient néanmoins car si certains opposent plusieurs conceptions de l’intérêt général l’intérêt général environnemental contre l’intérêt général du développement d’un territoire), d’autres, au contraire, opposent la défense d’intérêts purement privés comme dans le cas des bonnets rouges et de l’Ecotaxe

[9] Pigeons, Tondus, Plumés, Bonnets rouges, Frondeurs et autres « zadistes »

[10] A l’heure de la diffusion de DECODA 24 on a pas assez d’éléments sur ce qui peut être réellement reproché à Kader Arif, contraint de démissionner, sous la pression des médias, de son poste de Secrétaire d’Etat aux anciens combattants parce que deux sociétés dirigés par des parents à lui ont obtenu des marchés importants en Région Midi-Pyrénées… donc on attendra avant de se risquer à un quelconque commentaire

[11] Les prestations non contributives sont celles qui ne sont pas assujetties à des cotisations aux caisses qui les servent

[12] Précisons que cette décision n’est d’aucun effet sur les ressortissants étrangers à l’Union européenne pour lesquels la Cour n’est pas compétente et sur la situation desquels, par définition, elle n’a pas statué

[13] Ils doivent seulement justifier au delà de trois mois de séjour de ressources suffisantes et, ce, jusqu’à cinq ans de séjour au delà desquels ils sont traités intégralement comme les ressortissants nationaux du pays

[14] Que dirait-on d’un système judiciaire qui condamnerait sans fournir publiquement ses preuves ?

[15] Gilles Poulet sur le site de l’ADLPF le 8 novembre 2014 ; en fait l’histoire est plus compliquée que celle d’une véritable « débaptisation » contrairement à ce qu’écrit l’auteur : il s’agit d’un projet de lotissement pour lequel le maire actuel (DVD) a donné à ses rues des noms de montagnes et dont l’ancien maire (PCF) a indiqué qu’elles auraient du porter, ces mêmes rues, des noms de femmes célèbres… bref presque aussi con qu’une vraie « débaptisation », mais quand même, ami Poulet, vérifie mieux tes infos sinon tu te comportes comme un « vulgaris journalicus » !

[16]Sourire ou être consternés tant Gattaz est considéré par de plus en plus de patrons sérieux comme une simple caricature imprévisible et ingérable ! Un conseil, dans ce cas, qu’il le virent, ce n’est pas d’interlocuteurs de cette trempe dont notre pays à besoin…

[17] TINA : « There is no alternative »

[18]On sait ce qu’a donné l’autorégulation des bonus, retraites chapeau et compagnie, maintenant faut taper, vas y Macron, défonce les, on est derrière toi !

[19] Eric Cantona of course (Documentaire diffusé sur Canal +)

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