La P’tite Biblio

S’agissant de bibliographie, dans cette rubrique on a décidé de laisser les petites biblio des numéros précédents et pas seulement du dernier numéro… ce peut être utile

La P’tite biblio du numéro 53 (10 février 2017)

1) De Marcel Gauchet, dans sa série « L’avènement de la démocratie » le dernier et quatrième Tome, « Le nouveau Monde » dans lequel le philosophe réaffirme la puissance de séduction du modèle politique et social européen. Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines.

A l’heure où beaucoup glosent sur ses limites et rêvent de le détricoter dans une optique encore plus individualiste, voire de soumission à telle ou telle idéologie barbare, voilà une invite à relativiser de manière salutaire les points de vue déclinistes qui ne sont que des alibis pour défaire ce que partout en fait on admire et ce dont beaucoup rêvent.

La philosophie de la liberté issue des Lumières, le système politique démocratique, les droits et devoirs qui en découlent, toutes choses produites par l’Europe occidentale dans sa filiation à la Grèce antique, en son temps contre la Bible et la Torah ne l’oublions pas, et qu’aucune autre culture n’égale. Merci Marcel ! Même si on n’est pas toujours d’accord sur tout, là c’est « OK ».

2) De Boltanski et Esquerre

« Enrichissement : une critique de la marchandise » aux éditions Gallimard.

Dans la foulée du Capital au XXIème siècle de Thomas Piketty qui a établi la réalité d’une économie de rente et de ses méfaits encore à notre époque, les deux auteurs montrent, au delà des lieux communs frôlant la niaiserie sur l’économie numérisée et dématérialisée, le ressort d’une économie qui repose encore sur les objets, la marchandise, les choses du passé, dès que l’on parle des choses sérieuses… c’est à dire celles qui intéressent ceux qui profitent des rentes !

Industrie du luxe, tourisme haut de gamme, patrimoine, antiquités, art contemporain, gastronomie estampillée «authentique», immobilier d’exception… tous ces secteurs, loin d’être autonomes, fonctionnent de concert et font système, exploitant le même gisement, le passé.

C’est bien là le principal apport de l’ouvrage : avoir conceptualisé et nommé ce qui ne se dévoile pas, ce qui se cache derrière les apparences pour zozo mystifié. Car «l’économie de l’enrichissement» ne dit pas son nom, fonctionne en toute discrétion avec des dispositifs particuliers de valorisation des objets, selon le principe de la collection notamment. Dans «les Structures de la marchandise», partie analytique de leur essai, les deux sociologues retracent ainsi le chemin théorique, commercial et mathématique qui permet d’associer un objet à un prix.

Salutaire pour ne pas se laisser enfumer par les apparences, surtout numérisées, car leurs « Ferrari », elles, ne le sont pas.

3) A lire bientôt, de Pascal Bruckner « Un racisme imaginaire » à propos de l’islamophobie… On en rendra compte c’est sûr…

 

La P’tite biblio du numéro 52 (5 janvier 2017)

1) Un p’tit « Pan sur le goulot », à propos de l’ouvrage de Jean Soler (« Dieu et moi ») mentionné dans une précédente P’tite Biblio…

L’ami Jean-Michel du Boutdumonde (oui, oui, très vieille famille niçoise) nous fait parvenir la fiche de lecture ci-après qui nous évitera de donner quelques euros à un escroc narcissique.

« Alléché par la lumineuse interview donnée au Point par l’auteur (aujourd’hui non disponible aux non-abonnés, snif !), j’ai couru acheter le livre (enfin sur la façon dont je me le suis procuré vous ne saurez rien), dont le titre « Dieu et moi » aurait dû m’alerter sur la dévotion que l’auteur a envers lui-même, la conjonction « et » le plaçant d’emblée sur un pied d’égalité avec un dieu…dont il nie l’existence par ailleurs.

Vous l’aurez compris je sors de cette lecture profondément déçu et même en colère. Ce livre n’est qu’un hymne à la gloire de l’auteur par l’auteur : un titre plus approprié aurait été : « Et moi, et moi et moi » (sans lien avec cet iconoclaste de Dutronc !).

En effet, Soler nous rappelle à longueur de page qu’il était un brillant élève tout au long de sa scolarité , ne devant un échec à sa première agrégation de Lettes Classiques qu’au conformisme de ses examinateurs, échec vite corrigé en se mettant à leur portée…

Ambassadeur – en fait Conseiller Culturel – de la culture française principalement en Pologne et en Israël, il n’a de cesse de vanter ses prouesses, allant de conférences en conférences, s’aliénant un auditoire subjugué par ses connaissances et la profondeur de ses analyses, en particulier sur la religion juive (naturellement il lit la Bible dans le texte, lui !). Il ne nous épargne rien y compris son côté Dom Juan, séducteur à l’esprit brillant.

Toutefois, Jean Soler est un incompris, mis en quarantaine tant par les éditeurs qui refusent tous ses écrits que par les médias qui l’ignorent superbement. Qu’à cela ne tienne il est dans le vrai !

Précisément, il faut attendre la page 65 pour trouver une première trace d’un argument niant l’existence d’un dieu unique – car c’est là son combat, le monothéisme – argument qu’il eût fallu développer davantage ! C’est en effet dans la relativité de l’Art que sa prise de conscience s’est faite : la notion de Beau a sans cesse évolué au fil des époques, rendant vaine la quête d’un Beau universel. Et donc s’il n’y a pas de Beau universel pourquoi y aurait-il un Bien universel ? En fait, le Bien est tout aussi relatif que le Beau : cela dépend du moment. S’il n’y a pas de Beau ou de Bien universel, pourquoi y aurait-il un Vrai universel ? Là aussi tout est question de conjoncture et de pensée dominante. Si l’on résume : pas de Beau, de Bien, de Vrai universels alors pourquoi y aurait-il un Être universel, auteur et garant de ce qui n’existe pas ? CQFD.

Sa connaissance approfondie de la Grèce antique lui permet alors quelques parallèles pertinents dans les quelques pages qui suivent.

Il faut ensuite attendre les pages 270 et s. (sur un livre de 340 pages environ) pour revenir à l’objet qui nous intéresse. Ce ne sont toutefois que de brefs passages de ses précédents livres sur ce qu’il appelle « l’invention du monothéisme », où l’on perçoit une analyse fine et astucieuse sur l’apparition des dieux, Dieu y compris, qui ne sont que des personnages historiques, apparaissant à un moment donné et finissant par disparaître. Athées de tous les pays, y a de l’espoir, on devrait – étant donnée l’espérance de vie des divinités qui n’excède pas quelques millénaires en général – être débarrassé de ces folies d’ici un petit millénaire ! Ça au moins c’était réconfortant ! 

Le bref résumé sur la religion des Hébreux incite à se procurer le premier tome du titre générique « Aux origines du Dieu unique », dans lequel Jean Soler montre ou comme il le dit modestement a « la témérité de dire qu[‘il ] y démontre » que les lois prétendument dictées par Dieu à Moïse n’ont pas de visée universelle, mais s’adresse au peuple juif qu’il convenait alors de souder pour assurer sa survie.Bien sûr ces écrits n’ont pas eu la faveur des juifs du monde entier et notre auteur semble en avoir souffert, mais c’est une autre histoire (qu’il nous raconte par le détail, y compris l’AVC de son épouse !).

Au final, pas grand chose à se mettre sous la dent, si ce n’est la vie d’un grand intellectuel français. Il faudra lire (et j’en attend beaucoup) ses écrits précédents pour savoir si, le soir avant de dormir, il serait plus prudent de faire sa prière… Voilà mon avis, mais je sais mes faiblesses !

Bises du Pacifique sud et bonne année à tous !

JM »

2) De Denis Lacorne « Les limites de la tolérance » chez Gallimard, ça à l’air très bien et on va l’acheter (ainsi que Jean-Michel peut être…)

3) Déjà en soute, grâce au Père Noël, de Joseph E. Stiglitz « L’euro, comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe » aux éditions « Les Liens qui libèrent ».

Lecture conseillée aux eurosceptiques de droite et de gauche qui ont cru y voir un soutien à leurs thèses funestes !

Le bon Joseph, comme nous ici, avec quelques autres, se bat pour plus d’Europe sur tous les plans, pour l’économie, le social, le fiscal, les migrations, sur tout et surtout.

Bravo Joseph, un vrai Nobel, de gauche, avec de la hauteur de vue et pas avec des œillères de frontistes bas de plafond.

Merci au père Noël !

La P’tite biblio du numéro 51 (12 décembre 2016)

1) Dans son livre « La nouvelle servitude volontaire », Philippe Vion-Dury démontre comment, progressivement, chacun délègue son libre-arbitre aux algorithmes dont abusent les réseaux sociaux. Pour l’auteur, il est temps d’acquérir un réflexe critique.

Pour une présentation plus complète de cet ouvrage signalé par l’ami Guy Lambot, avocat, voir :

 http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/big-data-algorithmes-l-esprit-porte-par-la-silicon-valley-est-totalitaire_1841095.html

 2) De David Thomson « Les revenants » aux éditions du Seuil pour petits et grands pour savoir ce qui nous pend au nez comme une crotte.

Ca fait peur et c’est une bonne piqure de désintox pour les indécrottables de la naïveté anti déchéance de nationalité. Ces gens là ni repentissables, ni déradicalisables n’ont franchement plus rien à faire chez nous sauf si nous voulons aider l’armée ennemie en accueillant à bras ouverts ses combattants. A une époque ça valait, pour ces messieurs, le peloton en temps de guerre et une bonne tonte pour ces dames ! On est d’éternels galants quand même…

3) De Jean Soler, « Dieu et moi » aux éditions de Fallois

Pour une présentation extrêmement intéressante de cet ouvrage qui s’annonce remarquable, signalé par l’ami Jean, voir :

 http://www.lepoint.fr/societe/jean-soler-les-athees-sont-plus-intelligents-que-les-croyants-page-2-07-12-2016-2088549_23.php#xtatc=INT-500

 4) Notre tribune, « La Tribune qui sait où elle crèche », publiée par Marianne fait des petits, on la trouve aussi sur le site de l’Union des familles laïques (UFAL)[1].

Allez y voir, ce sont des potes et le « Collectif laïque » auquel l’UFAL participe compte beaucoup de ce qu’il y a encore de bien dans cette République ! On y cherche une quelconque « assoss » catho, juive ou musulmane… Quand on nait con, on est con comme disait le grand Georges !

[1] http://www.ufal.org/laicite/tribune-avec-larrêt-du-conseil-detat-sur-les-creches-le-detricotage-de-la-loi-de-1905-continue/?utm_source=mailup&utm_medium=courriel&utm_campaign=flash; voir aussi notre Tribune sur le site du Comité 1905 Auvergne-Rhône-Alpes

La P’tite biblio du numéro 50 (18 novembre 2016)

Le mois des « K »

– De Keppel, Gilles : « La fracture » chez Gallimard, encore un ouvrage remarquable de cet auteur qui a tout compris des visées de l’islam politique, de ses zélateurs et complices, bref de leur caractère odieux et immonde. Où l’on voit ce que ses chroniques hebdomadaires sur France Culture avaient de juste et de prémonitoire

– De Kershaw, Ian : « L’Europe en enfer, 1914-1949 » Editions du Seuil », enfin la traduction en français de cette somme de l’historien britannique qui livre tous les ressorts des démons qui sont toujours là autour de nous ! Un second volume sur la période 1949-fin de siècle est annoncé.
A offrir à toutes celles et tous ceux qui savent lire et entendent servir encore un peu de leur cerveau.

Et puis, « Place de la danse », spectacle vivant, régalez vous avec l’ami Mikaël, danseur et professeur de danse de son état :

https://mikaelohannessian.wordpress.com/2016/11/17/place-de-la-danse/

La P’tite biblio du numéro 49 (5 novembre 2016)

  • De l’ami Jérôme Huet, à la LGDJ, « Droit de la musique ».

On dira même qu’on l’attendait cet ouvrage tant la musique, ses auteurs, artistes et interprètes sont impactés par les nouvelles technologies de l’information. Et outre en droit mais pas que, il l’a connaît la musique notre bon Jérôme.

  • De Caroline Fourest, chez Grasset, « Le génie de la laïcité ».

Même si on peut trouver certaines de ses positions trop ouvertes notamment sur les accompagnatrices de sorties scolaires voilées (alors qu’elles appartiennent à la « communauté éducative » assujettie au principe de laïcité par le code de l’éducation[1]) l’ouvrage de cette militante de la liberté contre tous les obscurantismes qu’elle ne flatte jamais (elle) est une référence et présente un grand intérêt notamment par ses comparaisons internationales sur les rapports entre les religions et les sociétés, selon les Etats.

[1] Voir à ce sujet notre article co-signé avec l’ami Jean et publié dans SLATE http://www.slate.fr/story/95391/laicite-ecole-parents-signes-religieux

 

La P’tite biblio du numéro 48 (octobre 2016)

1) De Marc Augé, chez Odile Jacob, « La sacrée semaine qui changea la face du monde », un adorable conte laïc plein d’humour et d’intelligence. Offrez le pour Noël aux petits et aux grands.

2) De Albertini et Doucet, chez Flammarion, « La fachosphère – Comment l’extrême droite remporte la bataille du net » ; à lire sur les méthodes de l’extrême droite qui colonise ainsi subrepticement les esprits faiblards sur les réseaux sociaux.

3) De Jacques de Saint Victor, chez Gallimard, « Blasphème – Brève histoire d’un « crime imaginaire » qui nous fait la généalogie historique et les avatars modernes de ce crime contre l’esprit et la liberté.

4) Et puis, en remerciant une fois de plus l’amie Monique, un documentaire édifiant :

https://www.mediapart.fr/journal/france/240916/documentaire-ma-cite-au-feminin-sous-la-loi-des-hommes?utm_source=article_offert&utm_medium=email&utm_campaign=article_offert&xtor=EPR-1013

 

La P’tite biblio du numéro 47 (septembre 2016)

Marcel Gauchet, après une lecture attentive de « Comprendre le malheur français ».

Ouvrage majeur pour bien comprendre notre situation. Des analyses fulgurantes et un vrai bonheur de se sentir plus intelligent après.

Mais, malgré tout, quelques lacunes de sa pensée nous attristent sur les perspectives pour en sortir : ce ne sera pas contrairement, à ce que peut laisser croire Gauchet qui apparaît ainsi comme un souverainiste de plus même s’il est intelligent, par un retour à « l’âge d’or » des Nations mais par leur dépassement beaucoup plus achevé qu’aujourd’hui dans un ordre mondial beaucoup plus et mieux régulé par le droit.

C’est ça aussi l’impérieuse nécessité que commande la globalisation de l’économie, la mondialisation, que personne n’arrêtera plus. L’international(e) sera le genre humain !

Autre ouvrage qu’on va lire très vite et qu’on commentera dans ces colonnes, tant il est important :

De Louis Chauvet « La spirale du déclassement – Essai sur la société des illusions » aux éditions du Seuil.

La P’tite biblio du numéro 46 (août 2016)

Quelques notes de lecture d’été des libres penseurs :

http://www.libre-penseur-adlpf.com/2016/07/notes-de-lecture.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

La P’tite biblio du numéro 43 (mai 2016)

Un seul ouvrage ce mois mais il est remarquable : de Yves Michaud « Contre la bienveillance » paru chez Stock. Dévoré en quelques heures tant ce qu’il écrit est lumineux. Une communauté politique ne peut se construire sur la bienveillance et les bons sentiments : il y a des croyances insupportables et intolérables, le populisme, de droite comme de gauche, n’est pas une illusion qui se dissipera toute seule et la démocratie ne peut pas tout tolérer, béatement. Pour une présentation plus complète voir Les Echos : http://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/021801638655-la-bien-pensance-ou-laveuglement-democratique-1210862.php

Une seule réserve sur son analyse sur l’action internationale : elle ne peut être seulement pragmatique et machiavélique et elle n’est pas seulement inspirée aujourd’hui par la bienveillance et les bons sentiments. Elle doit être un équilibre c’est à dire pragmatique certes[1], mais aussi inspirée par les principes et les valeurs auxquels elle ne peut rester étrangère. Faute de quoi, cela signifie que nous n’en avons plus. Là, Michaud devient tristement conservateur par excès de volonté de réalisme.

[1] C’est à dire construite sur la connaissance, la discussion et la confrontation des intérêts des parties en présence

La P’tite biblio du numéro 42 (avril 2016)

1) « Nos mythologies économiques » (éd. Les liens qui libèrent), de Eloi Laurent.

Dans cet ouvrage l’auteur, économiste, enseignant à Sciences-Po et Stanford, déconstruit quinze mythes économiques contemporains. Vaste et beau programme que celui de cet essai convaincant et affûté qui espère immuniser les citoyens contre les mystifications économiques. Salutaire pour avoir une vision non mystifiée de l’économie, même si l’on n’adhère pas à ses positions pour sortir du marasme qui étreint notre pays et l’Europe. On s’y retrouve en particulier sur le mythe libéral de la dette publique et de ses ratios mystificateurs sur lesquels on a déjà écrit dès les débuts de DECODA ?

2) A présenter dans le prochain numéro mais déjà remarqués en librairie :

– « La haine du monde – Totalitarisme et postmodernité » (éd. Du Cerf), de Chantal Delsol

– « Islamistan – Visages du radicalisme » (éd. Stock), de Claude Guibal

– Un silence religieux – La gauche face au djihadisme » (éd. Seuil ), de Jean Birnbaum

3) Et pour rire beaucoup tout en faisant sérieusement de l’histoire : Confessions d’Histoire dont les quelques épisodes réalisés peuvent être visionné sur Youtube ; exemples désopilants : « La première croisade » (https://www.youtube.com/watch?v=FJ5BY8Yd95o) et « La guerre des Gaulesx (https://www.youtube.com/watch?v=q2Ovjosefdo). A offrir aux petits et aux grands, et aux moyens…

La P’tite biblio du numéro 41 (mars 2016)

1) « Le califat. Histoire politique de l’islam »

De Nabil Mouline, Champs « Histoire »

Pour ceux qui croient encore que DAECH est une simple résurgence de temps moyenâgeux révolus, lecture recommandée pour bien comprendre. Et mener la contre offensive idéologique indispensable face aux tendances totalitaires qui se sont saisies, en permanence et tout au long de l’histoire, du monde musulman y compris à l’époque moderne[1]

2) « Les entreprises humanistes, comment elles vont changer le monde »[2]

De Jacques Lecomte aux Editions des Arènes

Ce n’est pas de la naïveté puisque ça existe et que ça réussit mieux que les cyniques ! C’est donc possible et souhaitable même d’un strict point de vue économique et capitaliste.

Sans illusion cependant sur la disponibilité du système et de ses sbires (les économistes), pour un développement et encore moins une généralisation, sans une vigoureuse régulation par le droit [3]

3) « Le choc des incultures », de Francis Balle aux éditions  L’archipel, février 1016

Après « Le déni des cultures » (2010) et « En terre étrangère » (2013) de Hugues Lagrange, qui avait fait scandale à la gauche de la gauche, voici un autre ouvrage de la même veine et extrêmement intéressant a priori. On y reviendra dans un prochain numéro mais déjà pour une présentation voir : http://www.editionsarchipel.com/livre/le-choc-des-incultures/

Notes de bas de page 

[1] En exceptant peut être la période 1924-1950 qui a vu naître la Turquie moderne laïque et la mise en sommeil du rêve califal, jusqu’à ce que, après la décolonisation il se réveille, et inspire le panarabisme de Nasser, les ambitions de Hassan au Maroc ou encore aujourd’hui d‘Erdogan… sans parler des fous furieux de DAECH ou d’autres groupes syriens, afghans, iraniens, soudanais, etc.

[2] Pour une présentation plus complète de cet ouvrage voir :

https://books.google.fr/books?id=-KVyCwAAQBAJ&pg=PP2&lpg=PP2&dq=les+entreprises+humanistes&source=bl&ots=AbNda5MCfM&sig=gDIU2YzNpPCmhgogcHi-LGww4ks&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj2m7qY24bLAhXD1xoKHUj_Cl0Q6AEITTAI#v=onepage&q=les%20entreprises%20humanistes&f=false

[3] Au passage, régulation qui, pour être efficace, ne saurait être nationale dans une économie mondialisée ! Comment peut-on croire aujourd’hui que le cadre national est encore la réponse ? Les souverainistes, qui ne pourront pas refermer notre économie parce qu’elle est économie de l’information et que les aspirations des individus en sont l’antithèse, sont un obstacle au développement d’un niveau supranational protecteur et, donc, les alliés objectifs, ou les idiots utiles, des profiteurs d’une économie mondiale non régulée ne produisant que dumping social et fiscal et la casse des protections qui va avec… Les gens qui regardent détricoter les protections existantes en geignant sous leur casque gaulois, tout en s’opposant à la seule alternative protectrice désormais possible (supranationale), comment ça s’appelle déjà ?

La P’tite biblio du numéro 40 (février 2016)

Quelques rappels utiles par les temps qui courent

Notes de lecture sur quelques publications pour y voir clair en matière de laïcité :

http://www.libre-penseur-adlpf.com/2016/02/notes-de-lecture.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Isabelle Kersimon, journaliste a coécrit, avec Jean-Christophe Moreau, Islamophobie: la contre-enquête (Plein Jour, 288p, 19€, octobre 2014).

A acheter ou à voler. D’urgence car, outre la manipulation que recèle le terme même d’islamophobie (comme l’ont montré des femmes de droite et racistes, telles E Badinter ou C Fourest !), même les statistiques produites par les pourfendeurs de l’islamophobie comitologisés sont truquées et procèdent de la même logique, celle du bâillon.

Dans un très bon article d’Eric Guérin dans Le Monde daté du 23 janvier[1] à propos des évènements de Cologne, toute une série de références d’ouvrages et de film sur les pratiques « culturelles » dans le monde arabo musulman qui montrent que, in fine, les adeptes de la secte ont pour objectif d’expulser par tout moyen la femme de l’espace public.

Alors, oui, que oui ! Contre cela, et peu m’importe que ce soit religieux ou culturel ou les deux, tant c’est inadmissible et sans l’once d’un compromis possible, je suis, avec Elisabeth Badinter « islamophobe ». Et nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses quoi qu’en disent ceux qui s’évertuent encore pour les évènements de Cologne, par l’amalgame avec d’autres violences sexuelles incontestables dans nos sociétés non islamiques, à nier l’objectif systémique, dans le monde islamique, d’expulsion de la femme de l’espace public [2]  ! Sans doute parce qu’il ne les dérange pas trop… sinon je ne vois pas pourquoi ?

Il y a là, comme on dit quand on veut faire savant sur un territoire lointain où les blancs ne se préoccupent normalement que de leur bateau et de leur 4×4, une « différence ontologique » énorme, irréductible et qui, pour le progrès humain notamment dans sa moitié féminine, ne peut se résoudre que par la défaite de l’obscurantisme le plus odieux que la terre puisse encore porter au XXI siècle.

Enfin, comme nous sommes en guerre même si chacun revaque, deux approches intéressantes :

– Celle anthropologique de Scot Atran sur l’islamisme radical et l’EI; même si l’auteur peut sembler parfois séduit par les caractéristiques qu’il identifie fort bien, celles-ci sont là et bien là, c’est ce qui importe même si elles sont déprimantes, car renforçant l’idée de combat total contre une idéologie totalitaire ennemie, comme au siècle précédent et même ceux qui l’ont précédé…

 http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160129.OBS3681/l-etat-islamique-est-une-revolution-par-scott-atran.html

 – Celle statistique d’une étude aux résultats révélateurs de l’étendue du désastre dans le registre « il n’y a pas de problème de laïcité » en France et surtout pas à l’école… Le mal est fait au delà des bouts de tissus et colifichets, le désastre communautariste sur fondement religieux est bien là, et dans les têtes ! Venant d’un hebdo chantre de toutes les ouvertures et faiblesses cela ne manque pas de saveur.

http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20160202.OBS3878/exclusif-l-ecole-defiee-par-la-religion-l-enquete-qui-accuse.html

 C’eût été dans Marianne, on aurait dit normal, c’est leur combat, notre combat, mais là…. Y aurait-il un espoir qu’une partie de la gauche ouvre les yeux ? A déguster doublement, donc !

Notes de bas de page

[1] Merci à l’amie Monique B. de nous l’avoir signalé !

[2] Telle Nacira Guénif, sociologue et anthropologue, dans Le Monde daté du 31janvier/1er février

La P’tite biblio du numéro 39 (janvier 2016) toute entière pour CHARLIE !

– « C’était CHARLIE » de Philippe Val, chez Grasset, remarquable petit ouvrage qui raconte fort bien l’aventure CHARLIE depuis sa renaissance en 1992. Extra à déguster pour ne rien oublier des amis et des ennemis de cette équipe joyeuse et géniale. Ce sont aussi les nôtres, y pas de doute. Une véritable leçon d’histoire pour la liberté face à l’obscurantisme.

– « CHARLIE 712 », un documentaire exceptionnel passé sur la 5 récemment. A voir si ce n’est déjà fait. Film en continu de la réunion de rédaction qui a préparé le n°712 de CHARLIE HEBDO du 6 février 2006 publiant les caricatures de Mahomet et sa fameuse « Une ».

Le processus de création, individuel et collectif, produit du génie des dessinateurs et des autres auteurs, et d’un véritable travail de « brain storming » et d’accouchement attentif à tous, est admirablement montré. En plus ils sont tous là vivants et géniaux. Achetez le, offrez le, faites le connaître, il faudrait le passer dans toutes les écoles pour que tous voient bien qui la barbarie islamiste a lâchement assassiné !

– Et, enfin, « L’Humour à mort », film de Daniel Lecomte en salles depuis le 16 décembre dernier. Charb, Cabu ou Tignous devant la caméra ou racontés par leurs amis: le documentaire rend hommage, en les faisant revivre, aux dessinateurs de Charlie Hebdo assassinés en ce funeste 7 janvier 2015. « On a le droit de ne pas trouver drôle ou de trouver énervant un dessin, un propos, une parole. Mais on peut répondre par un dessin, un propos, une parole.

On n’est pas obligé de déclarer la guerre et d’éliminer physiquement son détracteur », lance Charb, le regard face caméra. »En cas de pépin, je sais que des gens sont capables de se mobiliser pour la liberté d’expression », dit-il encore. Ces propos, qui trouvent toute leur résonance aujourd’hui, ont été prononcés il y a huit ans par l’ex-directeur de Charlie Hebdo.

Le documentariste Daniel Leconte avait longuement filmé les dessinateurs en 2007 pour son documentaire « C’est dur d’être aimé par des cons », sorti lors du procès intenté à Charlie Hebdo pour avoir reproduit les caricatures de Mahomet. Il a décidé de leur consacrer un nouveau film, avec son fils Emmanuel, mêlant des images de l’époque et d’autres tournées cette année. Et le résultat de ce film est bouleversant.

La P’tite biblio du numéro 38

« La Pensée égarée. Islamisme, populisme, antisémitisme. Essai sur les penchants suicidaires de l’Europe », de Alexandra Laignel-Lavastine, Grasset, 220 pages, 18 euros.

« Par quel chemin de capitulation en est-on arrivé aux sanglantes journées de Janvier-2015 ? Pour comprendre l’égarement de notre début de siècle, cet essai vigoureux explore plus d’une décennie de « trahison des clercs ». Celle d’intellectuels passés maîtres dans l’art de s’aveugler par incapacité à admettre que le Mal puisse parfois surgir du camp des anciens damnés de la terre – réputé être celui du Bien. Entre illusions politiquement correctes et tentations politiquement abjectes, nous faisons le lit d’une Europe d’extrême droite. Bien-pensants et mal-pensants, qui s’imaginent croiser le fer, ne voient-ils pas qu’ils ne cessent de faire monter ensemble les deux plus grands périls de l’époque : le national-populisme d’un côté, l’islamisme de l’autre ? Deux mondes en crise se retrouvent aux prises sur le Vieux Continent : l’européen, désemparé par son basculement dans la mondialisation et le musulman, hanté par sa grandeur perdue. Là réside l’explosive nouveauté de notre temps. Si nous ne renouons pas avec la part lumineuse de la culture européenne, c’est un monde de cendres que nous lèguerons à nos enfants. À moins qu’on ne préfère écrire avec Kafka au premier jour de la Grande Guerre : « Cet après-midi : piscine ». Avec un autre sens de la tragédie qui s’annonçait… »

 « L’Homme inutile. Du bon usage de l’économie » de Pierre-Noël Giraud, Odile Jacob, 400 pages, 23,90 euros. A lire car Alexandre Anizy sur le blog de Médiapart en dit beaucoup de mal, ce qui est a priori une garantie de qualité.

La P’tite biblio du numéro 37

« Dire du mal » de Claude Sérillon, Chez Stock

« C’est une vague furieuse. Un emportement de mots et d’expressions, une manière de discourir, d’écrire. C’est une façon d’être, violente, vulgaire et systématique. Dire du mal de tout, de rien, des voisins comme des étrangers. Remplir à ras le bord la tuyauterie médiatique, celle des réseaux sociaux comme des télévisions privées ou publiques, des radios comme des blogs, du numérique comme du papier magazine.
Depuis quelques années la France connaît, elle aussi, cette rage dans le vocabulaire, le questionnement, les annonces et les titres journalistiques. Les râleurs comme les comiques sont dépassés par cette société vouée à l’immédiat, qui dit les pires choses, se sert des épithètes les plus sommaires, produit commentaires et annonces en continu sur tout ce qui se fait, se bâtit, se décide. Le dénigrement est partout, chaque jour et chacun s’y met à sa mesure contre n’importe quoi, n’importe qui.
Dire du mal est devenu normal, banal, une obligation compulsive, sinon, exister est impossible. En politique comme en littérature, dans la vie quotidienne, dans tous nos déplacements. Symptôme d’une grande peur chronique ? Course à l’audience, effet de concurrence sauvage ? Les médias s’amusent cruellement, intouchables et irresponsables. Ils donnent à longueur de jours l’exemple consternant d’une accumulation d’humeurs racoleuses où tout se vaut.
Des deux côtés du miroir de la vie publique, j’ai vu se développer de façon irrésistible cette habitude de railler tout, de critiquer, de détruire. Comme si chacun d’entre nous ne se rendait plus compte qu’en disant du mal des autres on dit du mal de soi. »
Claude Sérillon

Comment dire qu’on se retrouve dans cette appréciation de l’auteur sur un phénomène, de dérèglement, là, médiatique, qu’on dénonce depuis 36 numéros. Phénomène qui pour l’audience et le scoop, et par la médiocrité, broie tout sans considération souvent même de la loi et de la morale, et à tous coups des individus.

Comment aussi ne pas faire le parallèle, toutes proportions gardées, avec l’œuvre de Karl Kraus qui au début du XXème siècle dénonçait déjà les méfaits de la presse et qui assistant à la montée du nazisme jusqu’à, in fine, choisir de se taire sur un dernier poème indépassable. Allez voir (notamment sur Wikipédia) l’œuvre et l’action de cet homme, ça vaut la peine.

René Girard, enfin, qui nous a quitté et que tous encensent après l’avoir méprisé. Jetez un œil et peut être davantage à l’œuvre de celui que Michel Serres a qualifié de « Darwin des sciences sociales » (1). Sans vous arrêtez à ses choix confessionnels qui n’engagent que lui, les ressorts qu’il a identifiés au travers notamment de l’analyse de la plus grande littérature, de l’anthropologie et des données des autres sciences sociales composent une œuvre magistrale pour qui veut tenter de comprendre le monde et l’humanité. Bref, lisez ou relisez Girard !

Note de bas de page
(1) Voir notamment : « Mensonge romantique et vérité romanesque » (1961), « La violence et le sacré » (1972), « Des choses cachées depuis la fondation du monde » (1978), « Le bouc émissaire » (1982) et pour un remarquable panorama de l’œuvre de Girard « Philosophie magazine », Hors série sur René Girard, Novembre 2011

La P’tite biblio musicale du numéro 36

Signalé de retour de New York : le passage en France du trio de jazz « Gilad Hekselman» au Duc des Lombards avec le contrebassiste de grand talent Joe Martin que nous avons pu écouter au Small’s à NYC lors de notre séjour.

Un conseil allez y, foncez ! Le guitariste, Gilad, est également exceptionnel ! Concerts les 26, 27 et 28 novembre au Duc des Lombards. Réservation possible d’ores et déjà. Matez un peu l’ambiance : https://www.youtube.com/watch?v=2VjvmRSkyWk

La P’tite biblio du numéro 35

« 2084 – La fin du monde », Editions Gallimard, de Boualem Sensal, une fable admirable, sur le mode orwélien, de cet écrivain algérien courageux sur les dangers de l’islam qui confond le politique et le religieux dans une entreprise totalitaire

« Les irremplaçables », Editions Gallimard, de Cynthia Fleury qui montre pourquoi et comment il faut avoir le souci de l’Etat de droit comme on a le souci de soi, conjonction qui ne peut se réaliser que dans l’individuation (et non l’individualisme) qui suppose le maintien d’individus libres, condition d’existence de la démocratie, mus par le désir et l’engagement de la perpétuer.

« La gratuité, c’est le vol – 2015 : la fin du droit d’auteur ? » de Richard Malka . Un remarquable petit opuscule mis à disposition gratuite dans toutes les bonnes librairies qui explique très clairement les enjeux de ce qui semble se préparer. A lire impérativement pour qui veut se tenir informé.

Et puis, vital loin des chapelles, « Réapprendre à lire. De la querelle des méthodes à l’action pédagogique », Editions du Seuil, de Sandrine Gracia et Anne-Claudine Oller deux enseignantes qui ont testé un dispositif d’apprentissage de la lecture basé sur la répétition et l’entrainement renforcé qui, sans abaisser les attentes et réduire les ambitions pour les moins favorisés, a produit de très bons résultats ! Comment ne pas voir une parenté dans les annonces très récentes de la ministre de l’éducation sur le retour aux fondamentaux de la langue et du calcul.

La P’tite biblio du numéro 34

De Hervé Falciani
« Séisme sur la planète finance », éditions La découverte (2015)
Où comment celui qui a fait tomber la banque HSBC raconte son histoire exemplaire de lanceur d’alerte s’attaquant aux pratiques honteuses d’un réseau bancaire mondial qui profitait bien notamment à plusieurs milliers de planqués français.

Ces gens là au fond sont de la même graine que les émigrés de 1789. Ils sont juste bons, plus vieux, à revenir se faire soigner chez nous quand ils seront malades dans les hôpitaux qu’on aura continué de financer avec les impôts que eux refusent de payer ici. Ils sont, eux, et pas ceux qui se noient en Méditerranée, le vrai scandale des migrations contemporaines, celui de l’optimisation maximale du profit personnel en dehors de toute éthique, de toute vergogne. Juste le fric, le fric, le fric.

La P’tite biblio du numéro 33

a) De Thierry Menissier, aux Presses universitaires de Grenoble, « La liberté des contemporains, Pour quoi il faut rénover la République ».

La droite, et y compris sa composante extrême, s’est fait une priorité de récupérer la République après avoir capté, il y a encore peu, la Nation sous le nez et à la barbe d’une gauche, y compris dans sa composante radicale, qui n’a plus ni cadre ni repère et flotte comme un bouchon ballotté, pour ne pas dire bringuebalé, par les flots conjoints de la mondialisation, du relativisme culturel et du consumérisme communautarisé.

Œuvre philosophique salutaire donc de Thierry Menissier qui nous donne les clés pour une rénovation de la notion de République (la res publica, la chose publique). En effet, en l’élargissant et en l’approfondissant tout à la fois il lui donne un nouveau contenu qui par l’idée de dignité (partagée par tous et respectée par tous) désigne le commun qui (faisant communauté) peut fonder la chose publique dans une société décente. Ici les clés sont des mots qui remettent du sens.

On s’y retrouve complètement à l’évidence avec notre proposition de « Placer l’Homme au centre de toutes choses », principe nouveau à inscrire dans nos principes fondamentaux de niveau constitutionnel (CF. notre article publié par SLATE et archivé sur ce blog dans la « Rubrique » consacrée à la VI République).

b) Et, merci à l’amie Wanda qui a fait beaucoup plus que me le signaler :

« Penser le 11 janvier », Editions Le Monde, Collection « L’urgence de comprendre », un ensemble de textes rassemblés et préfacés par Nicolas Truong pour passer du réflexe à la réflexion face à au plus grand rassemblement citoyen et républicain depuis 1945, et, ce, même en y mettant les bornes du « Crétin du mois » pour ce qui concerne Badiou !

La P’tite biblio du numéro 32
Le mois des 2 Robert :

1) De Robert Redeker « Le Progrès ? Point final » aux Editions Ovadia
Deux bonnes présentation de cet ouvrage intéressant d’un philosophe qui ne laisse pas indifférent et qui a fait par le passé l’objet des plus immondes attentions des islamistes et de leurs inféodés :
http://www.lepoint.fr/societe/redeker-l-idee-de-progres-nous-contraint-a-tout-accepter-17-06-2015-1937175_23.php#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Mi-journee%5D-20150617
http://www.redeker.fr/wa_files/Marianne_20Progr_C3_A8sweb.jpg

2) De Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen, chez Fayard, « Le travail et la loi » qui proposent une simplification drastique de ce droit, sédimenté en couches successives devenues illisibles au fil du temps pour les acteurs (comme le droit fiscal) en consacrant ses principes fondamentaux dans une « Déclaration des droits du travail ».

Une petite critique immédiate, même si l’exercice peut apparaître salutaire, Robert aurait dû demander à Elisabeth son avis car, sauf si cela nous a échappé, sa déclaration des droits n’apporte aucune solution aux questions de la laïcité en entreprise. Mais on pourra toujours améliorer le produit…

3) Et de Patrick Weil, avec Nicolas Truong, chez Grasset, paru le 24 juin, « Le sens de la République ».

A lire impérativement pour mieux mesurer ce qu’est la République et donc la petitesse de ceux qui, ne croyant plus à rien, la bradent juste par intérêt électoraliste qu’il s’agisse de N. Sarkozy, E. Ciotti, C. Estrosi ou L. Vauquiez et consorts, avec leurs bonnes petites pioches à l’extrême droite sur l’identité ou le droit du sang, ou de tous ceux qui, à gauche, derrière la bannière de l’observatoire aveugle de JL. Bianco, abdiquent sur la laïcité pour ne pas stigmatiser les pauvres musulmans, immigrés ou non, croyants ou pas…

Désolé, vous êtes tous lamentables car la République ce n’est pas ce que vous dites et, pour les derniers, de gauche, car les premiers sont des ânes et je m’en contrefous, la République ce n’est pas l’asservissement de la moitié du genre humain, consentante ou non, derrière des voiles ou autres bouts de tissus, juste pour le plaisir de tristes mectons barbus, ou non, et, ça c’est sûr, phallocrates.

La République c’est le droit du sol et l’égalité femme/homme, ce n’est ni la polygamie, ni les mariages forcés, ou arrangés, chers à la « secte des adorateurs de l’oignon » ! Ce surnom (hi, hi, hi), c’est juste pour ne pas me faire taxer « d’islamophobe » !

La P’tite Biblio du numéro 31

Deux ouvrages très intéressants signalés à votre attention :

De Laurent Joffrin, « Le réveil français, pour en finir avec les défaitistes, les déclinistes et autres prophètes de la décadence » chez Stock,

De feu Bernard Maris, « Et si on aimait la France » chez Grasset. Un texte adressé à son éditeur le 2 janvier, cinq jours avant son lâche assassinat par les barbares barbus.

Les deux ouvrages apportent une réponse cinglante aux noirs dessins de tous les Zemmour du monde.

La P’tite Biblio du numéro 30 (10 mai 2015)

Trois pépites, ce mois et une cerise sur le gâteau :

– De Philippe Val, «Malaise dans l’inculture », chez Grasset. Ouvrage salutaire, pour prendre la bonne distance avec le relativisme et le différencialisme culturels issus de la vulgate sociologique contemporaine. Le mal qui ronge insidieusement une partie de la gauche.

– De Cécile Alduy et Stéphane Wahnich « Marine Le Pen prise aux mots, décryptage du nouveau discours frontiste » édité au Seuil. Analyse littéraire et statistique de plusieurs centaines de textes de la Marine et de son géniteur.

Le code apparent du vocabulaire et des images est modernisé, ce qui plait aux crétins des médias, mais fondamentalement l’offre politique essentielle persiste avec la « préférence nationale », qui n’est pas la République. Ceci montre qu’il ne suffit pas d’adopter les mots de la République pour en porter véritablement les valeurs. Bref la dédiabolisation, c’est pour les cons !

Rebref, Marine ne reste, malgré ses robes du soir déglingue, que la version mode, politiquement correcte, de son géniteur et les malentendants restent des sourds !

– De Caroline Fourest, « Eloge du blasphème », chez Grasset.

« Menacés par les fanatiques, censurés par les lâches, les esprits libres de tous les continents n’en finissent plus de se battre, sur tous les fronts, pour maintenir un monde éclairé. La lumière qui les guide s’appelle le droit au blasphème. ».

Après l’immense émotion qui a suivi l’attentat contre Charlie Hebdo, Caroline Fourest revient sur ces voix qui, au nom de la « responsabilité », de la peur d’« offenser » ou du soupçon d’« islamophobie », n’ont pas voulu « être Charlie ». Dans cet essai pédagogique sans concession, elle recadre les débats sur la liberté d’expression et alerte sur les dangers d’une mondialisation de l’intimidation. Elle clarifie la ligne de fracture entre laïcité à la française et relativisme anglo-saxon. Entre droit au blasphème et incitation à la haine. Entre Charlie et Dieudonné. Entre rire du terrorisme, et rire avec les terroristes.

– Et puis, on le présentera plus en détail dans le numéro suivant, mais on signale particulièrement déjà le bouquin posthume de Charb « Lettre ouverte aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes ». On publie ci-après, en fin de billet, l’admirable chronique de Laurent Joffrin dans Libé du 1er mai. Publier cette chronique, ça a du leur déchirer le cul à Libé, ce repère, avec l’Obs et Médiapart, des adeptes de la secte du sociologisme et de la lutte contre « l’islamophobie », ce concept fourre-tout servi sur un plateau aux barbus fanatiques et à leurs zélateurs. Un conseil, amigos : Lisez attentivement Joffrin… en attendant de lire Charb !

La P’tite Biblio du numéro 29 (10 avril 2015)

– Jean Glavany, député, membre dissident de « l’Observatoire de la laïcité » répond à Jean-Louis Bianco, président de cet organisme qui l’a mis en cause publiquement et a pris, es qualité, des positions publiques non débattues par cette instance.

Dans une très belle lettre, Glavany livre sa vision de la question de la laïcité, aux antipodes des mièvreries médiatisées de JL. Bianco et de ses semblables. Pour toute une frange de la gauche, critiquer l’islam, refuser sa mainmise affichée ou insidieuse, serait anti musulman et, pourquoi pas, même « islamophobe ». Ici nous refusons ce terme inventé par les mollahs iraniens pour les besoins de leur cause funeste. Utilisé à tort et à travers pour désigner indifféremment les actes ou propos racistes (inadmissibles) et la critique d’une religion qui peut l’être (salutaire). La manœuvre est grossière, pourtant elle fonctionne relayée par de nombreuses associations et de soi-disant belles âmes.

Lisez et relisez la lettre de Glavany, vous ne vous ferez plus avoir :

http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/180315/priori-antimusulman-gauche-jean-glavany-denonce-la-position-de-jean-louis-b

– Et puis, pour mieux analyser le phénomène « populiste » que constitue le Front national, lire la remarquable analyse d’une spécialiste de cette question sur le site de l’Action Critique Médias : Annie Collovald : « Le populisme du FN, une invention médiatique »

http://www.acrimed.org/article4625.html

La P’tite Biblio du numéro 28 (15 mars 2015)

Si vous ne l’avez pas vu le 3 mars en direct sur France2, procurez vous et visionnez le « Cash investigation » de Elise Lucet sur les actionnaires, leurs dividendes et les stratégies à vomir des « grands » patrons payés à prix d’or pour leurs basses œuvres.

Edifiant et enrageant tout ce cynisme et tous ces égoïsmes absolus. En plus, même du strict point de vue de l’efficacité économique à moyen/long terme, tout ça est suicidaire, quelques rares grands patrons le soulignent dans cette émission remarquable.

Du philosophe musulman Abdennour Bidar, « Plaidoyer pour la fraternité » chez Albin Michel (2015) qui nous montre comment repenser l’islam, casser la logique des ghettos et de l’ignorance et choisir la fraternité universelle plutôt que le repli sur soi.

Pour lui, la France a un rôle à jouer dans cette mutation de l’islam vers la modernité, plutôt que de continuer à le laisser se construire sur un retour à un islam des origines obscurantistes, grandement fantasmé, et dans l’enfermement dans une Charia qui date de 1000 ans. Un peu comme si les catholiques se revendiquaient aujourd’hui de l’inquisition et du despotisme de droit divin.

Bidar a succédé a Abdelwahab Meddeb, disparu en 2014, pour animer sur France Culture l’émission « Cultures d’islam » que celui-ci avait créée.

Enfin, extrêmement intéressant, « Quel âge post-séculier ? Religions, sciences et démocratie » sous la direction de Joan Stavo-Debauge, Philippe Gonzales et Roberto Frega aux éditions EHESS « Raisons pratiques ». Un ouvrage fondamental pour comprendre ce qui se passe et pour la défense de la sécularisation contre tous ceux qui nous promettent depuis trente ans, ou pire fomentent, le retour d’un religieux arrogant et tyrannique contre la science et la démocratie, et prétendant régir, un comble, croyants et non croyants. La clé de la porte de la modernité est bien dans cette dernière idée : les préceptes religieux, sauf totalitarisme confessionnel, ne s’imposent qu’à ceux qui y croient.

La P’tite Biblio du numéro 27 (20 février 2015)

« Le prix à payer », sortie en salles du documentaire du canadien Harold Crooks sur les multinationales qui refusent par tout moyen de payer l’impôt au détriment des citoyens.

« Le temps des humiliés » de Bertrand Badie, chez Odile Jacob, ou de la place des passions et de la psychologie sociale dans les relations internationales. Signalé par Lucas[1].

« Dette : 5000 ans d’histoire » de David Greaber, aux « Liens qui libèrent », économiste et anthropologue qui nous sort des analyses de nos petits comptables libéraux et de leur « doxa » punitive mais exclusivement pour les peuples.

A ce propos, parenthèse, les agences de notation, suppôts de nos libéraux et de leurs marchés financiers, en prennent en ce moment plein la tronche pour leur sagacité incomparable sur les produits toxiques qui ont précipité le monde dans un désastre économique sans précédent depuis 2008, alors qu’elles avaient distribué à tire larigot du triple A à ces saloperies de produits.

Standard and Poors, aujourd’hui (1,5 milliards de dollars d’amendes) Moody’s demain, à qui le tour ensuite ? On jubile !

Et si on niquait, trop doux euphémisme, tous les créanciers qui ont abusé ainsi que leurs complices, une bonne fois pour toute ? Pour faire bonne mesure, faudrait mettre HSBC[2] et ses semblables dans la même charrette !

Allez les grecs, allez les grecs ! Non, merde, là faut pas déconner, on jouerait en partie avec notre pognon…. Ou alors, ils taxent enfin leurs propres richards, et leur église orthodoxe pleine aux as, nos amis grecs et on en reparle !

Notes de bas de page 

[1] On en traitera plus en détail dans un prochain numéro de cette évolution des relations internationales depuis la disparition de l’opposition des deux blocs

[2] Promis on traitera dans un prochain numéro du cas HSBC, cette banque qui organisait sciemment la fuite des liquidités de nos chers privilégiés, en les racolant quand ils ne se pointaient pas tout seuls, pour leur épargner le paiement de l’impôt ; plus de 3000 personnes en France et pour un montant de plusieurs milliards d’euros par an ; on connaît certains des noms maintenant et on les dira avec les journalistes du journal Le Monde pour que vous en tiriez les conséquences qui s’imposent…   tout en s’interrogeant sur ce système de « justice » médiatique…

La P’tite Biblio du numéro 26 (20 janvier 2015)

« Lettre au monde musulman » d’un philosophe musulman, lecture indispensable pour qui souhaite comprendre quelque chose à l’islam et à ses/nos difficultés :

http://quebec.huffingtonpost.ca/abdennour-bidar/lettre-au-monde-musulman_b_5991640.html?utm_hp_ref=tw

La P’tite Biblio du numéro 25 (20 décembre 2014) « CONFLUENCES »

1) « L’imposture économique » par Steve Keen, Editions de l’atelier, 2014.

L’ouvrage est la traduction du livre « coup de poing » de l’économiste australien Steve Keen paru sous le titre « Debunking Economics ». Cet ouvrage, « fondateur » pour l’économiste Gaël Giraud (qui a assuré la direction scientifique de la traduction et en signe la préface), démonte une à une les grandes pièces de l’édifice dogmatique.

Aucune des théories qui composent le « dur » de l’économie universitaire depuis la fin du XIXe siècle ne résiste à l’analyse, depuis la micro-économie du consommateur jusqu’à la théorie néo-keynésienne de la déflation, en passant par l’efficience des marchés financiers et la théorie du capital.

Chapitre après chapitre, l’auteur démonte les postulats et les résultats de la théorie économique dominante (dite néoclassique) pour en montrer l’imposture.

Et, sur les ruines de l’orthodoxie défaite, Steve Keen jette les bases solides d’une « autre économie », suggérant d’autres manières, beaucoup plus cohérentes et scientifiques, de penser l’économie.

Le livre a suscité de nombreux débats lors de sa publication en anglais : il répond aux questions que chacun se pose sur la pertinence des arguments économiques exposés depuis la crise des « subprimes » et invite à engager une réforme profonde de l’enseignement et de la recherche en économie dans le monde.

On ne devrait plus pouvoir être diplômé en économie, sans avoir lu ce livre, dixit « Alternatives économiques » ! Le complément de Polanyi déjà recommandé dans DECODA n°24.

2) Pour vous constituer, très facilement, une revue de presse sur vos thèmes favoris u bon tuyau

Créer une « alerte » sur le site « Google alerts » (https://www.google.fr/alerts) en tapant le nom du thème qui vous intéresse.

Vous recevez alors par mèl une information sur les articles qui paraissent sur le sujet (la mise à jour est quasi quotidienne) ; un peu comme la technologie RSS en plus « abordable » pour les néophytes !

La P’tite biblio du n°24 (25 novembre 2014)

– « Avez vous lu Polanyi ?» par Jérôme Maucourant aux Editions du Champ, réédité et mis à jour en 2011.

Une bible introuvable pour un auteur (Polanyi) trop méconnu en France alors qu’il fournit les clés pour mettre en doute le dogme « TINA » ultralibéral[1] cher à Margaret Thatcher, qui ne nous donnerait d’autre choix que de donner toujours plus de place et de libertés aux marchés. Mettre en doute le dogme ultralibéral « TINA » certes et sa marchandisation généralisée du monde, pour pouvoir développer une économie de marché civilisée, car régulée.

Mais, aussi, mettre en doute tous les autres dogmes qu’ils soient marxistes, collectivistes et leurs autres avatars, aussi modernes que primaires de l’anti économie de marché. Cette voie permet de remettre l’économie à sa juste place par une bonne vieille (et sévère) régulation des appétits privés[2].

– Et puis, indiqué par l’ami Jean, un blog plein de choses intéressantes :

http://www.kabyles.net/a-propos-des-attentats-terroristes-islamistes-au-canada,12149

– Et, enfin, cerise sur le gâteau, le superbe documentaire de King Eric[3] « Football et immigration », où l’on découvre, sidéré, qu’avant le milieu des années 90, les joueurs de l’équipe de France de football ne chantaient pas la marseillaise, ils l’écoutaient ou se concentraient, et personne ne s’en préoccupait. A l’époque, nulle caméra de TV circulant, match après match, de visage en visage et en gros plans, pour vérifier, comme un instit du primaire, qui chante et qui ne chante pas…

Il faut rappeler que le milieu des années 90, c’est l’époque ou le papa de la fifille de la marine a commencé à dire qu’il y avait trop de gens de couleur dans cette équipe. Sous entendu, pas des bons français « bien de chez nous », la preuve, ils ne la chantent pas ! Pas de bol le nazillon, trois ans plus tard, champions du monde ! Après la parenthèse « black, blanc, beur » de 1998 qui a du leur faire bien mal au cul, la vermine a repris le dessus dans les têtes et la caméra des médias traque ceux qui ne chantent pas, et le peuple gobe… Quand on vous répète que ces grands putassiers servent la soupe au FN, sans discontinuer et sur tous les terrains.  Là, c’est très clair !

Notes de bas de pages

[1] TINA : « There is no alternative »

[2]On sait ce qu’a donné l’autorégulation des bonus, retraites chapeau et compagnie, maintenant faut taper, vas y Macron, défonce les, on est derrière toi !

[3] Eric Cantona of course (Documentaire diffusé sur Canal +)

La P’tite biblio du n°23 (30 octobre 2014)

Sur l’emballement superficiel des médias : signalé par l’ami Bruno en commentaire sur le numéro 22 de DECODA. A lire impérativement pour qui s’intéresse à ces sujets :

L’emballement médiatique à l’ère de Twitter : toujours plus sur toujours moins de sujets

Sur la question de la laïcité, remarquable article de JP Brighelli en réponse à JL Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité :

http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-la-laicite-est-une-et-indivisible-13-10-2014-1871845_1886.php#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Mi-journee%5D-20141013

La P’tite Biblio du n°22 (30 septembre 2014)

Alors que les richesses s’accroissent sans cesse, que la croissance des PIB (hors Europe…) est continue et importante, les inégalités sociales s’accroissent, comme aux débuts du capitalisme, et les solidarités entrent en crise sous les coups de boutoir de l’idéologie ultra libérale et des égoïsmes « naturels ».

Donc, pour comprendre ce paradoxe :

Sous la direction de François Dubet « Inégalités et justice sociale », Editions La découverte « Recherches », 320pages, 25 euros.

Une affaire, 8 cts la page de matière grise pure… Cela ne fait pas cher l’injection en cette époque de bêtise généralisée.

Du même François Dubet, au Seuil, « La préférence pour l’inégalité. Comprendre la crise des solidarités ». 112 pages, 11,80 euros. Une autre affaire !

Et, au Seuil aussi, pour une approche plus philosophique du même sujet, de J. Sandel « Ce que l’argent ne saurait acheter ». Un peu plus cher, mais pas moins utile pour comprendre ce monde.

La P’tite Biblio du n°21

1) La « bible» de l’anticrétinisme religieux :

http://www.slate.fr/story/90853/islam-offenser-peur-Dieu-censure-menac

2) L’intelligence totale du monde faite homme avec le dernier ouvrage de Michel Serres : « Pantopie : de Hermès à petite poucette », Chez Le Pommier, février 2014.

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