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Merci. Voilà une belle et forte réaction face à la beauferie des électeurs européens – qui conduit à élire des dirigeants qui n’ont qu’une vision micro-économique de la crise (cela, pour respecter leur mandat et ne pas froisser leurs électeurs poujadistes – comment dit-on « Poujadiste » et « Beauf’ » en allemand ?).
Comme c’est la crise elle-même qui créent les Beauf’s, il y a de quoi être pessimiste.
Comme je me dépêche de réagir avant la publication du résultat du référendum grec (les grecs votent aujourd’hui, dimanche 5 juillet 2015), je risque d’être imprécis, ou même « complètement à l’Ouest » ; je mets donc (exceptionnellement) en exergue une citation du regretté Cavanna « Je l’ai pas vu, je l’ai pas lu… mais j’en ai entendu causer ».
1. De mémoire, il ne me semble pas qu’il y ait des dispositions dans les Traités de l’Union européenne qui prévoient qu’un pays puisse sortir de la zone Euro ; ce n’est d’ailleurs pas dans l’esprit des Traités.
On confond donc à l’envi :
– « Brexit » (Royaume-uni),
– « Grexit » (Grèce).
En ce qui concerne le Royaume-uni, il s’agirait d’une sortie volontaire de l’Union européenne (on peut toujours dénoncer un traité).
Mais, dans le cas de la Grèce il s’agirait d’une sortie forcée de la zone Euro, d’une « expulsion », soit violente, soit en laissant pourrir la situation financière (le scénario consisterait à couper les crédits et les aides européens – on prévoirait, alors, de mettre en place une monnaie légale parallèle à l’euro, pour continuer à faire tourner l’économie, « en faisant tourner la planche à billets » – ce serait une sortie « de fait » de la zone euro, que l’on pourrait, ensuite, régulariser « en droit »).
2. Mais l’Union européenne a des règles et une Cour de justice (CJUE) – c’est un État de droit (Rechtsstaat, en allemand).
Si la Grèce, comme le Royaume-uni, peut dénoncer un traité, en revanche, les Beauf’s ne peuvent pas l’expulser (violemment, ou benoîtement). La Banque centrale européenne (BCE) ne pourrait pas couper les aides d’urgence à la Grèce ; en effet, si la BCE est souveraine vis-à-vis des États membres, elle opère évidemment sous le contrôle du juge, la CJUE.
Par exemple, la décision de la BCE qui a concerné le « rachat des dettes publiques » a été portée devant la CJUE (voir l’article sur « Le Monde.fr », du 14 janvier 2015 : « Les mesures de la BCE compatibles avec le droit européen »).
Dans cet exemple, ce sont les eurosceptiques allemands, tendance libérale et monétariste, qui avaient saisi la CJUE ; en cas de malheur (encore aggravé), puissent les europhiles saisir, aussi, la CJUE.
3. Pour ma part, j’ai lu avec intérêt, notamment les articles suivants (en ligne sur « Le Monde.fr ») :
– « La Grèce masque la vraie crise de l’Europe », par un professeur de droit constitutionnel américain, Bruce Ackerman ; cet article met bien l’accent sur la question de la légitimité politique ; en peu de mots, il montre quelles sont les traditions politiques des différents États-membres, quand il s’agit de fonder une légitimité politique ; ces cultures de la légitimité politique sont différentes (cela avait déjà été dit, mais c’est là une bonne synthèse) ; en revanche, les solutions proposées par l’auteur sont à rejeter (c’est américain).
– « La Grèce a raison de refuser les diktats de la troïka » du prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz ; Ah ! Voilà un économiste qui fait aimer l’économie.
– « François Hollande doit mettre son veto à une sortie de la Grèce de la zone euro » de l’économiste Thomas Piketty (comment ça .. il n’a pas encore eu le prix Nobel ?) ; cependant, l’auteur a des approximations et des raccourcis juridiques qui peuvent obscurcir la discussion.
– « Jacques Delors appelle à poursuivre l’odyssée avec Athènes » Tribune de Jacques Delors, co-écrite avec Pascal Lamy et Antonio Vitorin ; l’article est équilibré ; on notera que les auteurs mettent sur la table la question de « l’examen du poids de la dette grecque et des dettes des autres « pays sous-programme » dans un cadre européen, dès lors que les engagements de réformes pris sont tenus ».
Robert
merci Robert de cette contribution !
aux dernières nouvelles le non l’emporterait… ce qui ne peut permettre à qui que ce soit de pouvoir les expulser de l’Euro et de l’UE s’ils souhaitent y rester…
parfait c’est une victoire démocratique contre le libéralisme à tout crin
amitiés
F